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Lutter contre les invasions biologiques

La colonisation des milieux indigènes par des espèces exotiques envahissantes est reconnue comme étant la première cause d’érosion de la biodiversité dans les îles océaniques. La Réunion n’échappe malheureusement pas à ce phénomène d’invasion biologique. C’est pourquoi l'ONF met en œuvre une lutte active contre ces plantes exotiques envahissantes depuis les années 1980, avec le soutien des collectivités et de l’Europe.

Un phénomène insidieux

Contrairement aux destructions directes d’habitats, immédiatement visibles et donc mobilisatrices de l’opinion publique, l’invasion de ces espèces exotiques est insidieuse, car elle démarre souvent lentement. Pour l’œil non averti, il s’agit toujours de plantes, donc de nature !
Or, dans les îles océaniques, le phénomène est progressif mais bien réel : la faible compétitivité de certaines espèces endémiques accélère leur incapacité à ne pas céder progressivement l’espace à ces autres plantes qui ont dû, elles, sur un continent, affronter bien des espèces concurrentes.
Pour lutter, il faut une démarche générale et organisée de détection précoce des nouvelles invasions. La réaction rapide est en effet reconnue comme un facteur déterminant de succès. Réduire le cadre

Une menace d’une grande ampleur

Comme dans la plupart des îles, de nombreuses plantes ont été amenées par l'Homme. Certaines sont devenues aujourd'hui très envahissantes : ces plantes exotiques poussent plus vite, donnent plus de graines, empêchent la régénération des formations naturelles et remplacent donc progressivement les espèces indigènes.

Elles constituent un grand danger. En effet, avec près d'un tiers de sa surface occupée par des milieux naturels d'origine, la Réunion est une des îles les mieux préservées au monde. Si les espèces endémiques - c'est-à-dire n'existant que sur l'île -, venaient à disparaître, elles disparaîtraient donc à jamais de la surface de la Terre.

Contrer ce phénomène de manière efficace

Lutte contre le Raisin marron en forêt de Bélouve
Lutte contre le Raisin marron en forêt de Bélouve © ONF

En tant que gestionnaire de la majorité des milieux naturels terrestres de l'île, l'ONF a une responsabilité particulière dans la lutte contre ces invasions.

Afin d'être le plus efficace possible sur le terrain, la méthodologie suivante a été adoptée :

  1. Définir les espèces ciblées

    Il s'agit de mener un inventaire exhaustif de la flore exotique, puis de la hiérarchiser en fonction des priorités de lutte. Ce travail est réalisé à une échelle la plus proche possible de celle à laquelle l'action sera programmée puis réalisée sur le terrain. Nous travaillons en association avec des experts de la communauté scientifique.

    Plusieurs méthodes de hiérarchisation (méthode Scope, Hiebert et "des 100 points") ont été essayées à La Réunion et donnent des résultats convergents.
  1. Identifier des zones de lutte prioritaires

    La cartographie des espèces ciblées permet de diriger, quantifier et évaluer l'action de terrain. Différentes méthodes ont été utilisées en fonction des caractéristiques des espèces et de l'étendue des invasions : cartographie par mailles virtuelles, photo interprétation, relevés GPS exhaustifs... Les progrès technologiques nous permettent de faire évoluer rapidement ces méthodes.

    C'est en fonction principalement des enjeux de conservation (raréfaction des habitats concernés, présence d'espèces rares) et du degré d'invasion, que nous choisissons les zones prioritaires. La première urgence est généralement d'intervenir à un stade précoce d'invasion. Maintenir en bon état de conservation les secteurs encore bien préservés offre un rapport coût/efficacité bien supérieur à celui de la résorption des foyers denses d'invasion.

La lutte dite 'mécanique' consiste à l'arrachage manuel de la peste végétale
La lutte dite 'mécanique' consiste à l'arrachage manuel de la peste végétale © ONF
  1. Choisir les méthodes de lutte appropriées, le calendrier et les moyens

    Nous définissons au préalable l'étendue des zones à traiter ainsi que les moyens disponibles. Il nous faut aussi, au-delà de la stratégie de lutte elle-même, prévoir la stratégie de restauration du milieu naturel qui a été envahi. En effet, la dynamique de ce milieu naturel, perturbé par les invasions, est essentielle à prendre en compte pour éviter que le remède ne se révèle pire que le mal. Le dosage de la lumière est souvent le facteur crucial à maîtriser pour éviter les cascades d'invasion.


D'une manière générale, notre expérience tend à montrer qu'il vaut mieux privilégier la fréquence à l'intensité et inscrire l'action dans la durée.

La mise au point de méthodes efficaces étant souvent longue et coûteuse, il est essentiel de capitaliser l'expérience acquise pour pouvoir la partager. Plusieurs démarches vont dans ce sens à La Réunion, en Outre-mer et dans la région de l'océan Indien.

Le Conseil départemental et l’Europe engagés à nos côtés

Cette méthodologie a pour objectif de nous permettre de faire des choix les plus pertinents possibles.

Il nous faut en effet utiliser à bon escient les moyens humains et financiers engagés dans cette lutte.

Des moyens significatifs, principalement grâce à l'implication des collectivités locales et de l'Europe

Ces moyens ont débouché :
  1. sur de nombreux chantiers de lutte
  1. sur des actions de sensibilisations du grand public, pour l'arrêt de l'introduction de nouvelles plantes exotiques connues pour être envahissantes, et pour informer de la nocivité de certaines espèces.
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