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Acteur de la filière bois

La production de bois

Une surface limitée pour la production de bois

L'objectif de production de bois ne concerne que 3,5% des surfaces forestières (4.757 ha sur les 100.311 ha du domaine forestier public), mais bien que marginal en termes de surface occupée, cet objectif est essentiel pour alimenter la filière artisanale en bois d'ébénisterie (Tamarin) et en bois d'aménagement de bâtiments et de construction (Cryptoméria).

Cette faible proportion s'explique à la fois :

  • par l'histoire : les plus belles forêts, de basse et moyenne altitude, ont été défrichées aux XVIIIe et XIXe siècles
  • par le terrain peu propice : le domaine forestier public est dominé par de vastes landes d'altitude, des remparts vertigineux couverts de végétation arbustive et parfois même des déserts minéraux dépourvus de toute végétation (Massif de la Fournaise, Piton des Neiges, Grand Bénard...). Les conditions nécessaires au développement de la forêt de production (relief, profondeur du sol, conditions d'accès...) sont très peu souvent réunies
  • par la volonté de protéger des surfaces ou l'objectif est de maintenir la biodiversité.

Entre 1950 et la fin des années 70, la production était devenue voisine de zéro. Elle a ensuite peu à peu augmenté avec les premières coupes d'éclaircie puis de régénération des peuplements de cryptoméria plantés par les forestiers à partir des années 50.

Aujourd'hui, les volumes proposés ont atteint leur optimum, avec 8.000 à 11.000 m3 de grumes/an.

Deux essences locales principales : le Tamarin et le Cryptoméria du Japon

Sa majesté le Tamarin des Hauts, appelé "Chêne de Bourbon"
Sa majesté le Tamarin des Hauts, appelé "Chêne de Bourbon" © ONF
  • Le Tamarin des Hauts

Essence forestière endémique de l'île, le Tamarin des Hauts croît entre 1200 et 1800 m d'altitude.

Il donne un excellent bois d'ébénisterie très apprécié des artisans ébénistes.

Il repousse naturellement après les coupes grâce aux nombreuses graines enfouies dans le sol.

L'intérêt de son bois a conduit les forestiers à développer une sylviculture susceptible d'assurer une production régulière et les a amené à reconstituer, par régénération naturelle, des boisements complets de tamarinaie.

Les deux principales zones dédiées à la production de Tamarin des Hauts se situent en forêt de Bélouve et dans le massif des Hauts sous le Vent (entre le Maïdo et le Tévelave).

Cryptomérias en forêt du Brûlé (Commune de Saint-Denis)
Cryptomérias en forêt du Brûlé (Commune de Saint-Denis) © Alain Fontaine / ONF
  • Le Cryptoméria du Japon

Cet arbre à croissance rapide est planté au-dessus de 1000 m d'altitude. Il a été introduit à La Réunion à la fin du XIXe siècle par M. Goizet, chef du service forestier colonial. De 1950 à 1990, des plantations ont été entreprises dans un objectif de production de bois d'œuvre et pour reboiser les zones défrichées durant le blocus lié à la Seconde Guerre mondiale.

Outre la ressource en bois, le Cryptoméria assure souvent une fonction de protection contre l'érosion et d'ombrage des aires de repos et d'accueil en forêt.

Quelques essences recherchées mais en très faibles quantités

  • Les bois de couleurs des Bas

Petits nattes, grands nattes, benjoins, bois de pomme, takamakas, etc. constituaient autrefois la forêt naturelle de bois de couleur des Bas sur tout le pourtour de l'île. Les défrichements agricoles  et la recherche excessive de leurs bois, d'excellente qualité, ont provoqué leur grande raréfaction et leur disparition complète du marché du bois.


Transformation du bois

Grumes de Cryptoméria sur la ligne de la scierie de Saint-Benoît
Grumes de Cryptoméria sur la ligne de la scierie de Saint-Benoît © ONF
  • Le temps des forestiers

La mise en conversion de forêts naturelles entraîna, à partir des années 1960, une récolte de bois d'œuvre utilisable de Tamarin des hauts. Une première scierie fut installée en forêt, qui fonctionna jusqu'en 1978, puis cette dernière fut transférée à Saint-Denis en forêt de la Providence. Plus tard, la récolte de bois d'éclaircie de Cryptoméria justifia la création, en 1984, d'une unité de sciage spécifique.

Cette scierie comprenait ainsi deux unités, la ligne de Cryptoméria et celle de Tamarin. Elle employa jusqu'à une vingtaine de personnes. La scierie de la Providence, qui cessa son activité en 2007, produisait des plots de tamarin pour l'ébénisterie et des bardeaux pour la couverture traditionnelle, des sciages de Cryptoméria pour la construction ou les aménagements intérieurs et extérieurs.

Echantillons de Cryptoméria
Echantillons de Cryptoméria, préparés pour l'étude de normalisation © ONF
  • La nouvelle scierie depuis 2008

Depuis 2008, l'activité de sciage a été transférée pour l'essentiel à la société Sciage de Bourbon, qui exploite une scierie moderne à Saint-Benoit et qui continue à transformer le bois de Cryptoméria et le bois de Tamarin produit par l'ONF.

En 2013, sur les bases d'une étude officielle de caractérisation physico-mécanique, les qualités remarquables du Cryptoméria de La Réunion ont été démontrées et intégrées dans une nouvelle norme technique donnant ainsi un nouvel élan aux usages de ce bois dans le bâtiment.

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