Le sanglier
Soufflement, grognement… d’étranges bruits résonnent dans la forêt. Mammifères courts sur pattes, au noir pelage épais et hirsute, une tête triangulaire dotée d’un long museau puissant à large groin, une queue nommée vrille : pas de doute, une compagnie de sangliers est en train de déjeuner.
Statut de l’espèce
Le sanglier appartient à la liste des espèces dont la chasse est autorisée et à la liste nationale des animaux susceptibles d’être classés nuisibles dans chacun des départements français.
Il est chassé à tir, souvent en battue, et à courre et dans ces deux cas, toujours avec des chiens. Lorsque l’animal est classé nuisible, la période de destruction prolonge celle de la chasse.
Au menu ? De tout !
Hé oui, les sangliers sont omnivores, chez eux tout est bon. Ils ont cependant une nette préférence pour les végétaux : glands, faines, châtaignes, champignons, céréales...
Ils ne dédaignent pas à l'occasion des souris, un oiseau blessé, voire même des vers de terre ou des charognes. Mais à 90%, leur alimentation est d'origine végétale. Sa qualité et son abondance jouent d'ailleurs un rôle important dans le poids d'un individu : situé entre 80 et 200 kg pour les mâles et entre 60 et 110 kg pour les femelles.
Repas nocturne
C'est à partir du crépuscule que le sanglier se nourrit généralement. Même si on peut aussi l'observer en journée.
Quand il n'est pas à la recherche de nourriture, il se repose dans sa bauge, un creux dans le sol dans un endroit très abrité.
Pour se rafraîchir et éliminer les parasites, le sanglier aime à se vautrer dans des bains de boue, appelés souilles. Ensuite, couvert de boue, il se frotte contre un arbre pour se nettoyer.
Des défenses masculines
Mais au fait, mâle ou femelle ? Chez le mâle, les canines inférieures sont transformées en défenses très coupantes, d'autant plus visibles que l'individu est âgé. Quant à la hure - la tête - de la femelle, elle peut être un peu allongée que chez le mâle.
En fait, malgré son allure massive, le sanglier a un corps assez allongé et étroit : 0,90 m de haut et 1,50 m de long. Sa tête pointue et ce corps étroit lui permettent de sa faufiler dans les buissons. Son apparente rondeur cache en fait un animal très nerveux.
Mauvaise vue contre ouïe fine
Mais, que se passe-t-il ? Tous les sangliers ont détalé ! Nous n'avons pourtant pas fait de bruit !
Oui, mais voilà, les sangliers ont non seulement l'ouïe fine mais aussi un odorat excellent. Cette dernière qualité est bien utile pour flairer les odeurs de nourriture. A l'aide de son butoir, le bout du museau, le sanglier fouille la terre, brisant les mottes à la recherche de la truffe enfouie. Un vrai laboureur !
Des mâles solitaires
Habitant des forêts de feuillus et des forêts résineux-feuillus en Europe et en Asie, les sangliers, de leur nom latin Sus scrofa, sont plutôt sédentaires. S'ils sont trop dérangés, par la chasse notamment, ils peuvent cependant parcourir 20 à 30 km par jour.
Tandis que les mâles se la jouent en solo, excepté pendant les périodes de rut, les femelles aiment à se regrouper et vivent "en compagnie" de 10 à 20 individus, menée par une laie dominante. Dans une même compagnie, les chaleurs des femelles se synchronisent ! Les jeunes restent avec elle, mais passés 6 mois, les mâles forment un groupe distinct.
Marcassins ou bêtes rousses
La période de rut dure de mi-novembre à mi-janvier, mais les copulations peuvent avoir lieu de septembre à mars. Trois mois, trois semaines et trois jours plus tard, les femelles mettent bas de trois à dix petits, les marcassins.
Ils arborent un pyjama beige à rayures brunes. Après 3 ou 4 mois d'allaitement, ils sont sevrés. Quand ils perdent leurs rayures, on les appelle "bêtes rousses". La longévité maximale des sangliers est de 15 ans.