Le bousier ou de l’art de recycler les bouses
Le culte égyptien du scarabée
Les Egyptiens associaient Scarabaeus sacer, un cousin de Geotrupes stercorosus, au dieu soleil Rê.
Dans le déplacement de sa boule de bouse, ils y voyaient l’évocation du dieu
Un coléoptère qui creuse le sol
Geotrupes stercorosus est un gros coléoptère de presque 2 cm, de la super-famille des Scarabéidés et de la famille des Géotrupidés.
Ses ailes antérieures, appelées élytres, sont épaisses et cornées, striées de fins sillons et couvrent la totalité de l'abdomen.
Il porte des pièces buccales broyeuses. Son abdomen et son thorax sont fortement bombés.
Il est reconnaissable à son splendide éclat métallique noir à reflets verts, bleus ou violacés et au dernier article de ses antennes en forme de massue.
Ses pattes puissantes (trois paires), sont érigées de poils rigides, semblables à des épines pour creuser le sol.
Vol bruyant…
Le printemps, un vrombissement le signale au ras du sol : le bousier, en pleine exploration hume l'air à la recherche d'une odeur de décomposition.
Quand il l'a captée, il en recherche la source au sol et s'apprête à faire un festin.
Plutôt maladroit au sol, il vole très bien surtout au crépuscule lors des chaudes soirées d'été.
Tel une tortue, renversé sur le dos, il a le plus grand mal à se retourner : si vous voulez lui donner un coup de main, donnez lui une légère chiquenaude pour le retourner !
Un artisan essentiel du recyclage de la matière
Il joue un rôle majeur dans le recyclage de la matière morte et la dissémination de spores de champignons et bactéries du sol.
Quand la femelle a repéré de la matière en décomposition, elle creuse à côté dans la terre, le mâle évacuant les déblais vers l'extérieur.
Son terrier dans un puits
Le terrier est constitué d'un puits d'où partent des galeries en cul-de-sac dans chacun desquelles la femelle déposera un œuf.
La femelle pond un œuf puis régurgite des excréments prédigérés : ce sera la première nourriture des larves.
Une fois les œufs pondus, elle remplit la galerie de bouse.
Les larves, sortes de gros vers blancs recourbés en « C », se développent ensuite pendant un an, se nourrissant du fumier enterré.
Une espèce menacée d'empoisonnement
Présent sur l'ensemble du territoire, il tend à disparaître des pâtures d'altitude et des alpages, victime de bouse empoisonnée.
Cherchant à protéger leurs bêtes d'un insecte parasitaire, le varon, les éleveurs leur font ingérer un insecticide. Celui-ci imprègne les bouses, empoisonnant les insectes coprophages.