La pipistrelle, petite chauve-souris à protéger
La plus petite chauve-souris d’Europe
Pipistrellus pipistrellus en latin, un nom chantant pour une charmante bestiole, la pipistrelle commune.
Quoi, vous ne connaissez pas la pipistrelle ? Mais si, voyons, la plus petite chauve-souris d'Europe et la plus commune en France.
Allons, ne faites pas la moue, les chauves-souris n'ont rien à voir avec Dracula ! Les 31 espèces décrites en France ne mangent que des insectes.
Avec ses 36 à 51 mm de long pour le corps et 23 à 36 mm pour sa queue, la pipistrelle tient dans la main : elle tient même sur un pouce !
Un petit museau sombre, un pelage brun-roux sur le dos, brun-jaunâtre à gris-brun sur le ventre, de petites oreilles courtes, triangulaires, à l'extrémité arrondie, n'est-elle pas charmante ?
Des mains pour s’envoler
Comme toute chauve-souris, elle appartient à l'ordre des Chiroptères, du grec cheiros :main et ptera : aile.
Les mains des chauves-souris correspondent en effet, chez l'homme, à la main dont on aurait allongé les phalanges.
Entre celles-ci s'insère une membrane alaire, appelée le patagium.
Elle leur permet de planer et de réguler leur température : quand elle vole, la chauve-souris voit sa température monter. Elle peut l'abaisser en faisant circuler du sang dans ses ailes qui, au contact de l'air frais, se refroidit.
L'absence de queue en forme de gouvernail oblige la chauve-souris à battre des ailes en permanence. En contrepartie, un animal volant à 50km/h peut réaliser un demi-tour de manière instantanée pour éviter un obstacle.
Vous avez dit mammifère ?
Ainsi, les Chiroptères sont les seuls mammifères à être doués de vol actif.
Oui, oui, les chauves-souris sont des mammifères : leur ordre est d'ailleurs le deuxième après les rongeurs en nombre d'espèces.
Longtemps considérées comme des oiseaux, les chauves-souris devront attendre la deuxième moitié du XIXe siècle pour être décrites en tant que chiroptères.
Mais revenons à notre pipistrelle. Côté classification, elle appartient au sous-ordre des Microchiroptères, et plus particulièrement à la famille des Vespertilionidés.
Proche de l’homme
Espèce anthropophile, elle vit principalement dans les villages et les grandes villes mais ne dédaigne pas pour autant les parcs, jardins, bois et forêts.
Et où loge-t-elle ? Partout où elle peut ! La moindre cavité peut faire office de gîte : trous de pic, fentes, arbres creux, nichoirs, habitations...
Etant essentiellement sédentaires, les pipistrelles choisissent des colonies de reproduction généralement séparées des quartiers d'hiver que de 10 à 20 km.
De mi-novembre à mars, la pipistrelle part dans le Sud pour hiberner, adoptant des périodes de léthargies de une à quatre semaines.
Des mœurs nocturnes
Le jour, elles restent au repos, et adoptent un comportement léthargique. Ceci leur permet d'économiser leur énergie.
A la nuit tombée, elle part chasser, en général par petits groupes.
Ses terrains de prédilection : la lisière de forêt et les points d'eau, du sol à la canopée. De son vol rapide et saccadé, elle traque les insectes dont elle se nourrit exclusivement.
En une nuit, la pipistrelle peut ingurgiter jusqu'à 600 moustiques.
Ultrasons : le GPS de la pipistrelle
Mais comment fait-elle pour se repérer dans le noir ?
Elle « voit » avec ses oreilles, tout simplement.
Hé oui, la pipistrelle, comme tous les microchiroptères, émet des ultras sons grâce à son larynx et à son pharynx. Ceux-ci sont réfléchis par des obstacles et renvoyés, un peu déformés à l'expéditeur.
Notre pipistrelle analyse les déformations et dresse ainsi une sorte de carte aérienne de son territoire, repérant les insectes qui ont le malheur d'être sur le trajet des ultras sons...
La vie en colonie
Avec une longévité supérieure à 17 ans, les femelles atteignent la maturité sexuelle pendant la première année, comme une partie des mâles.
La mise bas a lieu à partir de la 2ème année de la mi-juin à début juillet.
De fin août à fin septembre, les pipistrelles copulent, après des parades pendant lesquelles les mâles émettent des cris sociaux et répandent une odeur musquée. Ils peuvent constituer des harems allant jusqu'à 10 femelles.
Au printemps suivant, les femelles se regroupent en colonies de 20 à 250 individus, dans les gîtes d'été. Elles y mettent bas un petit, rarement deux ou trois.
Ils naissent totalement nus, les yeux s'ouvrent à 3 ou 4 jours. Le vol s'amorce à la 4ème semaine.
L'animal s'émancipe en août, après que les femelles ont abandonné le site de reproduction.