Qu’est-ce qu’une zone humide ?
Les milieux humides se déclinent sous de multiples facettes, marais, tourbières, mangroves, dunes..., et ont une grande biodiversité. Ils abritent de nombreuses espèces végétales et animales et assurent un rôle primordial dans la régulation de la ressource en eau, l'épuration et la prévention des crues.
Les zones humides sont aussi de formidables puits de carbone. Par exemple, les tourbières, qui ne couvrent que 3 à 4% des terres émergées de la planète, stockent 25 à 30% du carbone dans les écosystèmes terrestres, deux fois plus que les forêts du monde.
Quel est le rôle des forêts pour la protection de ces zones ?
La forêt couvre plus d'un quart du territoire français et joue un rôle important de protection des milieux humides. De par sa composition et son couvert végétal, elle préserve la qualité de l'eau, régule le débit des cours d'eau et les filtre, tout en limitant l'érosion des sols. Elle joue aussi un rôle dans la prévention de certains risques environnementaux tels que les crues.
Les aménagements forestiers de l'ONF tiennent compte des ressources disponibles en eau de chaque parcelle car il s'agit d'un facteur déterminant pour la répartition naturelle des essences forestières. La profondeur de la nappe phréatique, l'écoulement de l'eau ou encore, la compétition pour l'eau entre les essences sont autant de facteurs pris en compte pour mener une sylviculture dite "active", tout au long de la vie d'un peuplement.
Les zones humides littorales en Outre-mer
La qualité paysagère fait des zones humides littorales de la région Caraïbe des sites exceptionnels. En Outre-mer, les zones humides ont un potentiel économique considérable, entre la pêche, l'écotourisme et l'agrosylviculture.
Le positionnement géographique de l'Archipel guadeloupéen dans la zone intertropicale américaine, permet le développement de systèmes forestiers côtiers appelés "mangroves". En Guadeloupe, ces écosystèmes littoraux humides englobent non seulement des forêts humides d'eau saumâtre (composées d'un mélange d'eau douce et d'eau de mer) à palétuviers, mais également des forêts marécageuses d'eau douces et des formations herbacées (marais et prairies humides).
A quelques encablures de l'île aux belles eaux, la Martinique couvre environ 2500 ha de zones humides, dont la majeure partie est composée de mangroves (84 %). La plupart d'entre elles sont localisées dans la baie de Fort-de-France et dans une cinquantaine d'anses et de baies le long de la côte. Tandis qu'en Guyane, les zones humides sont essentiellement localisées le long de la bande côtière, sur les alluvions marines quaternaires de la "plaine côtière récente" et plus rarement dans la "plaine côtière ancienne".
Protection et valorisation des zones humides dans la Caraïbe initié par l’ONF
Entre 2009 et 2011, l'ONF a concrétisé un projet de valorisation et de protection des zones humides de la Caraïbe. Ce projet s'inscrit dans le programme européen de coopération transfrontalière INTERREG (Inter-Régionale). Il vise à promouvoir la coopération entre les régions européennes et le développement de solutions communes.
Une vaste opération menée en collaboration avec les partenaires institutionnels, établissement publics, collectivités, associations et structures privées de Guadeloupe, Guyane et Martinique. L'identification de partenaires étrangers au Venezuela, à Cuba et à Porto-Rico a permis d'enrichir les échanges. L'objectif était de trouver des solutions pour résorber ces habitats naturels menacés.
Les tourbières
Une tourbière est une zone humide colonisée par la végétation. Son sol est constitué d'un dépôt de tourbe, saturé en eau stagnante, épais de 30 à 40 cm. Réserves d'eau non négligeables, elles l'épurent en la filtrant et en la dénitrifiant. Elles présentent aussi une grande biodiversité avec la présence d'espèces rares, dont certaines protégées au niveau national et européen. Fragiles, les tourbières sont protégées, restaurées et entretenues, le plus souvent par des travaux hydrauliques délicats et par le contrôle des végétaux ligneux présents.
Les mares
Les mares ont une importance écologique et patrimoniale considérable. Points d'eau, sites de reproduction pour de nombreux batraciens, elles sont également de grands lieux de biodiversité. Leur intérêt est multiple : pédagogique, paysager, mais aussi témoin d'anciennes pratiques (vannerie, lavoir, point d'eau...). Les mares sont des zones fragiles et leur préservation suppose une gestion adaptée qui consiste en une mise en lumière de l'étendue d'eau, accompagnée dans certains cas d'une extraction de souches et d'un curage des vases.
L’ONF, partenaire des agences françaises de l’eau
Depuis 2013, l'ONF développe des accords-cadres de coopération avec les agences de l'eau : Rhône-Méditerranée-Corse ; Seine-Normandie ; Loire-Bretagne ; Rhin-Meuse ; Adour-Garonne ; Martinique... Ils permettent de réaliser les objectifs nationaux fixés par la politique de l'eau et par la directive européenne cadre sur l'eau en matière de préservation et de restauration des milieux humides. Des opérations de restauration morphologique des cours d'eau sont donc menées. L'ONF et les agences de l'eau diffusent également, auprès des collectivités, des scolaires et du grand public, leurs connaissances et les bonnes pratiques à appliquer en zones humides.
Sur le territoire de l'agence de l'eau Seine-Normandie, par exemple, un projet de maintien et de valorisation d'un réseau de mares forestières a été mis en place, en 2015, dans la forêt de Roumare et la forêt Verte. La création et la restauration de mares ont également été menées dans les forêts publiques alsaciennes, avec l'agence de l'eau Rhin-Meuse. Tandis qu'en forêt domaniale de Chaux, l'ONF, l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse et l'université de Franche-Comté œuvrent à la restauration de 45 km de cours d'eaux et bassins-versants.