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Des modes de vie particuliers

Un comportement social à la fois solitaire et communautaire

En vol, les chauves-souris ont un comportement solitaire. Certaines études ont montré que le Vespertilion de Bechstein, très sociable en groupe, n'acceptait pas l'intrusion d'un autre individu sur son territoire de chasse, même s'il appartient à la même colonie.

Mais au repos, toutes les espèces sont très liées et partagent beaucoup d'activités. L'élevage des jeunes par exemple a lieu en commun :au bout de quelques jours, il devient difficile à la mère de voler avec son jeune sur le ventre car il prend du poids. Il se forme alors des maternités où des femelles se relaient pour assurer la garde. Chaque mère vient à la colonie pour retrouver son jeune et l'allaiter. Chez le Minioptère de Schreibers, elle va même jusqu'à nourrir les petits de ses voisines. Quelle que soit l'espèce, tous les animaux sont blottis les uns contre les autres afin de réchauffer les jeunes.

Au sein de la colonie la toilette est souvent individuelle, mais il arrive aussi qu'elle soit commune (chez le Minioptère par exemple). Ce comportement renforce d'autant les liens.

Reproduction : père inconnu, mère très attentionnée

Dès la fin de l'été, les mâles constituent, dans des gîtes prévus à cet effet, des harems pouvant rassembler plusieurs femelles. Les accouplements ont lieu avec des femelles qui visitent plusieurs mâles. Il est donc très délicat de connaître le père des jeunes.

Pourvues de mamelles comme tous les mammifères, les femelles mettent bas en Europe entre 1 et 2 jeunes, rarement plus. Ce n'est généralement qu'au printemps que l'embryon se développe. Il ne faudra que 6 à 10 semaines pour la venue au monde. La femelle se retourne et retient son jeune par son uropatagium. Il est encore rattaché par son cordon ombilical et a le réflexe de s'accrocher à des faux tétons sur l'abdomen de sa mère. Elle le débarrasse ensuite du placenta. Son jeune émet en même temps des gazouillis qui lui permettront par la suite d'être reconnu par sa mère.

Dépourvu de poils pendant sa première semaine, elle va le réchauffer en le gardant dans son pelage et part donc chasser avec son jeune sur elle. Chez le Petit Rhinolophe, le jeune pèse 2 g alors que la femelle en pèse 6 ! Voler dans ces conditions suppose un effort physique considérable.

Une stratégie particulière

Les chauves-souris ne donnent naissance qu'à un seul jeune à partir de leur deuxième année.

Pour compenser les pertes, souvent nombreuses durant les deux ou trois premières années, ces animaux vivent longtemps. Le record de longévité est détenu par un Petit Murin qui a été retrouvé dans un clocher d'église 33 ans après y avoir été bagué.

Mais cette stratégie ne compense pas les pertes, nombreuses certaines années en cas de météorologie défavorable l'été (ce fut le cas en 2000 par exemple). Le facteur chance intervient aussi.

Migration : tout ou rien !

La plupart des espèces sont sédentaires. Les déplacements sont souvent limités à quelques kilomètres, entre les gîtes d'hiver et ceux d'été.

Certaines espèces sont en revanche migratrices et peuvent parcourir entre 1.000 et plus de 1.700 km pour rejoindre leurs quartiers d'hiver. C'est le cas de la Pipistrelle de Nathusius, qui va de l'Allemagne à la Hollande, jusqu'en Espagne pour certains individus. Il en va de même pour les noctules communes. Ces espèces recherchent un climat plus favorable qui leur permettra de rester actives tout l'hiver.

La léthargie, un atout pour vivre longtemps

Le jour, les chauves-souris restent au repos et adoptent régulièrement un comportement léthargique qui leur permet d'économiser leur énergie. Hétérothermes, elles ont le pouvoir d'abaisser leur température à l'air ambiant la journée, ce qui leur permet de conserver leurs réserves et de diminuer leur consommation d'oxygène de 25 à 30%. Ce phénomène est surtout connu en hiver, mais elles peuvent aussi utiliser ce mécanisme en été.

En deçà de 20°C, il leur faut plusieurs minutes avant d'échauffer suffisamment leurs muscles, puis prendre l'envol. Le réveil est d'autant plus long que l'animal est resté inactif longtemps. En fin d'hiver, il peut prendre jusqu'à une heure. Etant dans l'incapacité de réagir immédiatement face à un incident (problème dans le gîte, arrivée d'un prédateur), il leur faut se mettre à l'abri dès la mise au repos. En adoptant une position à l'envers, elles se protègent d'une possible attaque de prédateur en étant inaccessibles au plafond (les Rhinolophes par exemple) (lire aussi l'article Une morphologie surprenante / La tête en bas, sans risques ni efforts).

Seuls les jeunes ne possèdent pas la possibilité d'entrer en léthargie diurne. Pendant les premiers jours, leur mère les réchauffe. Après un mois, leur pelage bien fourni leur permet d'imiter leurs aînés.

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