Retour sur le passé
Au cours des siècles passés, la forêt martiniquaise a connu bien des vicissitudes, de la couverture uniforme qu'elle représentait au début du XVIIe siècle à ce que nous connaissons aujourd'hui.
Une situation qui a longtemps empiré
Ce furent d'abord les vastes défrichements entrepris pour la culture du tabac, du cacaoyer puis de la canne à sucre.
A leur tour, les prélèvements opérés pour la construction des habitations et des bâtiments d'exploitation, le commerce des bois précieux, les traverses de chemins de fer et enfin le charbon de bois, ont dangereusement sollicité la forêt martiniquaise.
Le "dépouillement" de la forêt martiniquaise a eu un impact tant sur les surfaces que sur la qualité des peuplements du fait du prélèvement excessif et de l'écrémage des espèces d'arbres les plus intéressantes en milieu naturel.
Des dispositions furent prises de proche en proche pour interdire l'exploitation de certaines essences (le gaïac par exemple) et réglementer celle des bois de construction ou la fabrication du charbon. Malgré tout, en 1902 la situation était jugée « catastrophique ».
Une reprise en main au début du XXème siècle
En 1903, une première et timide réaction consiste en la création d'un service forestier.
Conjointement apparaissent les premières plantations de Mahogany grandes feuilles, pour faire face à la déjà grave pénurie de bois. Cet arbre, plus connu sous le nom d'acajou du Honduras, est réputé pour la qualité de son bois, la rapidité de sa croissance. Il est très apprécié en ébénisterie.
Le 16 mars 1922 voit la naissance d'un véritable code forestier inspiré du code métropolitain. C'est aussi à cette période que sont apparues les grandes figures du service forestier martiniquais.
A partir de cette période, l'élévation progressive du niveau de vie rend la population moins dépendante de l'exploitation de son propre territoire. Les surfaces agricoles les moins adaptées à l'agriculture sont délaissées, et sont recolonisées par la forêt.
Le domaine forestier est délimité entre 1933 et 1945.
A partir de 1950 les premières routes forestières sont ouvertes : Rivière Blanche, Montravail, Fonds Baron et Fournioles. Elles constituent les bases d'une politique rationnelle de gestion forestière.
A ce même moment sont tracés la plupart des sentiers pédestres que nous connaissons toujours aujourd'hui.
Une nouvelle étape est franchie à partir des années 1980
Le début des années 1980 marque l'apparition d'une véritable exploitation forestière des boisements plantés cinquante ans plus tôt.
La mise en place des grands équipements touristiques d'accueil voit le jour, que ce soit en forêt humide ou sur les plages incorporées au domaine forestier.
Aujourd'hui cette dynamique se poursuit au profit d'une implication croissante des collectivités locales dans la définition des politiques de développement autour de la forêt martiniquaise, notamment au profit du tourisme balnéaire et du tourisme vert.