Pourquoi maîtriser les défrichements ?
La surface de la forêt martiniquaise a beaucoup baissé
Alors que la forêt était présente partout sur l'île au début du XVIIe siècle, elle ne couvre plus aujourd'hui que 43% du territoire, soit 47.000 ha sur 110.000 ha.
Scientifiques et naturalistes passionnés attirent l'attention des martiniquais sur les dangers qui la menacent : coupes de bois abusives, urbanisation, pollution, morcellement, introduction d'espèces envahissantes et disparition de faune et flore locales.
Limiter les défrichements s’impose
Défricher consiste à mettre fin, directement ou indirectement, à la vocation forestière d’un terrain.
Un défrichement peut prendre des formes variées : arrachage d’arbres, brûlage, ou encore pâturage dans des terrains boisés.
Or, la forêt fait partie du patrimoine martiniquais, et les comportements doivent évoluer dans le sens d’une meilleure considération et d’une meilleure protection.
Elle protège notre environnement par le maintien des sols notamment dans les secteurs très pentus, préserve la qualité et la quantité d’eau, et abrite une faune et une flore d’une très grande richesse reconnue au niveau mondial.
Elle est aussi une composante forte du patrimoine culturel de la Martinique : tant du point de vue des paysages, que par exemple de l’artisanat local.
Le saviez-vous ? Limiter les défrichements protège le corail !
Le corail est un organisme vivant très sensible à la turbidité des eaux (eaux troubles, boueuses). L'envasement a joué un rôle majeur dans la disparition de la barrière de corail qui occupait autrefois le centre de la Baie de Fort-de-France.
Encore aujourd'hui, partout en Martinique, le corail dépérit. La forêt joue un rôle de premier ordre dans le maintien des terres sur les pentes. Elle contribue donc à limiter l'envasement des baies.
Défricher sans autorisation expose à des sanctions
En Martinique, nul ne peut user du droit de défricher ses bois sans avoir obtenu une autorisation. Mandaté par l'Etat, l'ONF est chargé d'étudier les demandes de défrichement et de faire des propositions à la Direction de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt (DAAF) qui prononce les décisions.
Un défrichement effectué sans autorisation est un délit sanctionné d’une amende pouvant atteindre 150 euros/m2 défriché, et jusqu’à 450 euros/m2 si le maintien d’un boisement était imposé. L'ONF peut, à titre conservatoire, ordonner l'interruption des travaux de défrichement. L’Etat peut en outre obliger à reboiser le terrain, voire effectuer les travaux de reboisement aux frais du contrevenant.