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Cigognes noires : un programme de suivi de l’espèce

En 1998, la France et le Luxembourg rejoignent le projet international "Cigognes sans frontières". L'ONF se propose alors de prendre en charge la partie française du programme dédié à cet oiseau inscrit sur la liste rouge des espèces menacées. Depuis, les actions se poursuivent...

Au niveau national

En Anjou, les nids sont le plus souvent construits sur des pins maritimes
En Anjou, les nids sont le plus souvent construits sur des pins maritimes © Damien Chevallier / IRD

Quatre modes d'action ont été retenus par le réseau national Cigogne noire constitué au sein de l'ONF :

  1. un volet scientifique qui a pour objet la connaissance des effectifs français
  1. un volet conservation, dans le but d'améliorer la capacité d'accueil des sites par des modes de gestion raisonnés
  1. un volet pédagogique
  1. un volet médiatique destiné à faire connaître la Cigogne noire à un large public.

Des correspondants régionaux coordonnent les actions des forestiers. 

De nombreux partenaires sont associés à l'opération (observation des oiseaux, baguage, suivi satellitaire et surveillance des nids) : l'association naturaliste belge "Solon", la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), le Centre régional de la propriété forestière (CRPF), le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN), diverses associations et les DREAL concernées.

Les moyens de protection de l'espèce

Le suivi scientifique permet d'identifier les zones de gagnage des cigognes noires, leurs sites de nidification et leurs itinéraires de migration. Il est alors possible de mettre en place des Zones de protection spéciale (ZPS).

Des notes de sensibilisation sont diffusées aux forestiers de l'ONF afin qu'ils soient en mesure d'identifier l'oiseau ou un site de nidification. Au quotidien, des prescriptions environnementales applicables en interne ONF et par les entreprises forestières, sont mises en place. Ainsi :

  • en cas de découverte d'un nid non menacé, le lieu est gardé confidentiel
  • le déroulement de la nidification est discrètement surveillé à distance
  • les arbres porteurs sont conservés au cours des martelages
  • l'aspect visuel du peuplement initial est préservé dans les environs du nid
  • aucune exploitation n'a lieu aux abords entre le 15 février et le 15 septembre
  • dans les zones de nidification potentielles, avant toute création ou remise en état de chemins forestiers, une visite préalable est indispensable pour prévenir tout dérangement.

Les informations recueillies lors des suivis de nids sont centralisées par l'animateur du réseau Cigogne noire ONF.

Vous avez observé une cigogne noire ? Informez-nous !

Télécharger la fiche d'observation "Vous avez vu une cigogne noire ? Signalez cette observation !" dans la colonne de droite ci-contre, elle nous sera très utile ! 

A l'international

Depuis 1996, l'ONF participe à des programmes de suivi satellitaires de la migration de la Cigogne noire.

Entre 1996 et 2000, 43 cigognes ont été équipées de balises Argos dans le cadre du programme "Cigognes sans frontières", dont 16 oiseaux en France en collaboration avec l'ONF.

Entre 2010 et 2013, le programme interrégional Bourgogne - Champagne-Ardenne Cigogne noire a porté sur l'étude et la protection de l'oiseau en France. Quatre oiseaux étaient munis de balise Argos, afin de suivre leur déplacement.

Depuis, d'autres programmes sont en cours, par exemple le programme personnel de baguage (ACETAM). Ainsi on peut savoir que "Toutatis", un poussin bagué au nid en 2017 par l'ONF en Côte-d'Or, a été équipé d’une balise GPS-GSM le 8 juillet 2019, en lien avec l’ACETAM et qu'il est revenu des côtes africaines en migration nuptiale au printemps 2020 !

Grâce aux balises, les déplacements des oiseaux sont enregistrés quotidiennement, à raison d'une dizaine de positions chaque jour entre 6 heures et 21 heures (les cigognes noires n'étant pas actives la nuit, aucune localisation n'a été programmée dans ce créneau horaire). Les données sont réceptionnées tous les deux jours.

Les informations recueillies renseignent sur la vitesse de déplacement de l'oiseau et son altitude. On sait ainsi si l'oiseau était posé ou en vol. La localisation à quelques mètres près permet de localiser précisément les sites où l'animal se nourrit et se repose. Ce qui permet d'identifier des zones d'intérêt écologique particulier.

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