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Réagir après le passage des cyclones

Des phénomènes violents et des pluies diluviennes

Cette carte cyclonique permet de localiser d'heure en heure le phénomène
Cette carte cyclonique permet de localiser d'heure en heure le phénomène © Météo France

Les phénomènes météorologiques qui affectent l'île de La Réunion sont caractéristiques de la zone tropicale.

Il s'agit de dépressions dont l'intensité peut varier de valeurs faibles jusqu'à celles de tempêtes tropicales et de cyclones. Des vents rapides et des intensités et hauteurs d'eau exceptionnelles accompagnent ces manifestations extrêmes de la nature. Il peut tomber en 12 heures une hauteur d'eau comparable à celles que reçoivent des régions européennes bien arrosées tout au long d'une année !

La Réunion détient tous les records mondiaux de pluviométrie pour des périodes pouvant aller jusqu'à 15 jours. Les derniers évènements qui ont affecté l'île sont Hyacinthe en 1980 (un événement souvent cité en référence) et, plus récemment, Dina et Harry, en 2002, Diwa en 2006, Gamède en 2007, Dumille en 2013 et Béjisa en 2014.

Ce sont les pluies diluviennes qui provoquent les dégâts les plus importants : glissements de terrain, éboulements et ravinements intenses emportent routes et sentiers, maisons parfois. Plus exceptionnellement, les vents violents (ce fut le cas avec Béjisa en 2014, avec des vents à plus de 150 km/heure et Dina en 2002, avec des vents à plus de 200 Km/heure) renversent arbres et pylônes, arrachent des éléments de toiture et transportent des objets les transformant en projectiles.

Le milieu naturel et les équipements face aux éléments

Beaucoup d'arbres ne résistent pas à la force des vents
Beaucoup d'arbres ne résistent pas à la force des vents © Météo France

Le milieu naturel s'est accoutumé à résister à de tels phénomènes au fil des millénaires. Les arbres ne sont jamais très hauts afin d'être moins exposés aux atteintes du vent et beaucoup de végétaux ont développé des formes de résistance passive en se laissant mutiler par les rafales (chutes de palmes ou disparition du feuillage pour offrir moins de prise au vent).

Certains végétaux comme le Tamarin des Hauts (espèce d'Acacia endémique) ont la capacité de continuer à végéter et à reformer des troncs après que le vent les ait jetés à terre. Ce qui n'est pas le cas du Cryptomeria qui est, en cas de phénomène violent, déchiqueté et brisé par la force des éléments.

Cette parcelle plantée en cryptomeria n'a pas résisté au passage du cyclone Dina en 2002 (forêt de Bras sec, commune de Cilaos)
Cette parcelle plantée en cryptomeria n'a pas résisté au passage du cyclone Dina en 2002 (forêt de Bras sec, commune de Cilaos) © ONF

Le sentier de la Roche Ecrite a subi de gros dégâts durant le cyclone Béjisa (janvier 2014)
Le sentier de la Roche Ecrite a subi de gros dégâts durant le cyclone Béjisa (janvier 2014) © Willy Técher / ONF

Les équipements créés par l'homme résistent plutôt moins bien que les êtres vivants à ces déchaînements des forces de la Nature. Les eaux de ruissellement provoquent d'importants dégâts sur les sentiers et les routes et, dans une moindre mesure, sur les mobiliers d'accueil.

Progressivement, des solutions techniques ont été imaginées et mises en œuvre afin de mieux pérenniser les équipements. Si, sur les routes, ces solutions ont commencé à produire leurs effets (meilleure maîtrise de l'écoulement des eaux de surface et expertise géologique continue sur les points sensibles), elle reste à parfaire pour ce qui concerne les sentiers.

Le niveau des dégâts conduit à des réparations d'un coût généralement compris entre 1 et 3 millions d'euros, tous dommages confondus dans le milieu naturel, ce qui reste un chiffre très important.

Le rôle de l’ONF

De nombreuses chutes d'arbres en forêt de l'Etang Salé lors du passage du cyclone Béjisa
De nombreuses chutes d'arbres en forêt de l'Etang Salé lors du passage du cyclone Béjisa © ONF

L'ONF à La Réunion s'organise selon la procédure de gestion de crise et est associé à la mise en œuvre des procédures diligentées par le préfet (ORSEC et PPSPS). S'il n'est pas un service dont l'intervention est prioritaire pendant les phases de risque critique (alerte rouge), nous sommes toutefois amenés à participer au renseignement et à la mise en œuvre d'opérations de soutien à la population dans des zones très spécifiques comme le cirque de Mafate.

L'action de l'ONF prend tout son sens après la période de crise proprement dite. Le service est amené à inventorier les dégâts, à évaluer les dommages et à proposer aux partenaires des actions. Des financements multiples peuvent alors être mis en œuvre de manière à satisfaire aux problématiques rencontrées.

Les priorités de l'action visent à rétablir dans le délai, le plus bref possible, les communications en lien avec :

  • la vie des habitants des sites isolés : les enfants doivent aller à l'école et les habitants doivent pouvoir faire face au problème du ravitaillement
  • la vie économique des Hauts : les voies et sentiers desservent des gîtes, des tables d'hôtes et des boutiques dont l'activité économique dépend exclusivement des possibilités d'accès
  • la satisfaction des besoins en nature des habitants, dans une île où la proportion des citadins ne cesse de s'accroître.

La sécurité du public reste très présente dans toutes les actions qui sont ainsi menées et la gestion des interdictions et des réouvertures à la circulation des piétons (sentiers) ou des véhicules (routes) se fait en lien étroit avec les services du préfet.

Une forte synergie entre partenaires institutionnels et financeurs (département, région et Etat) se met naturellement en place dans ces périodes de post-crise où la solidarité reste le ciment indispensable à l'action des services publics.

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