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Les habitants des forêts laissent des traces de leur passage

Les animaux se déplacent beaucoup, même si nous ne les voyons pas. Les empreintes dans la terre malléable sont de bons indices de leur présence et de leurs activités.

Détective forestier

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Illustration © Christian Pocachard / ONF

De fait, l'activité de la faune en forêt est à l'origine d'un étonnant réseau de sentiers étroits ou larges.

Pas un mètre carré du sol n'est oublié, même si on ne s'en rend pas compte. En effet, si les empreintes du cerf sont assez facilement repérables, ce n'est pas le cas d'un campagnol forestier !

Les empreintes d'un animal donnent l'occasion de jouer au détective forestier.

Observer et suivre une piste d'un sanglier par exemple, permet d'apprécier la réelle corpulence de l'animal, sa hauteur sur patte et de comprendre son comportement en déplacement.

Pas à pas

Les empreintes apparaissent nettement sur les chemins de terre après la pluie, ou sur le bord des flaques d'eau. L'extrémité des pattes se moule alors dans la glaise.

On peut ainsi identifier les types de pieds :

  1. à ongles : cerf, chevreuil, sanglier
  1. à pelotes :renard, écureuil
  1. ou encore à doigts : oiseaux.

Un autre élément caractéristique sont les griffes : celles du chat sauvage sont rétractiles, mais pas celles du renard ou du blaireau. La forme de l'empreinte du côté gauche et celle du côté droit sont aussi légèrement différentes.

Le savez-vous ? Tableau abstrait

Une mare, point d'eau vital, est un rendez-vous incontournable de la faune.

La superposition de multiples empreintes crée une couche de terre vaseuse plus ou moins imprimée selon le poids et l'espèce.

L'effet est parfois très artistique !

Un pied dans l’autre

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Illustration © Pierre Cadiran / ONF

L'apparence de l'empreinte varie avec la nature du terrain.

Dans la boue, les deux gardes arrière du pied de sanglier s'impriment nettement, ce qui n'est pas le cas sur un sol dur.

Souvent le pied arrière se place dans l'empreinte du pied avant, faisant croire à une marque unique.

De même, quand l'animal est en pleine course, ses sabots s'écartent plus largement et les marques des pattes arrières passent au delà des marques des pattes avant.

Dans ces conditions, identifier un animal avec seulement quelques empreintes est difficile.

Voies et pistes

Le déplacement d'un animal en forêt crée momentanément une 'piste', qui se décompose en une suite d'empreintes laissées par les quatre pattes de l'animal en mouvement, chaque ensemble de quatre pattes étant dénommé 'voie'.

L'observation de l'écart entre les empreintes gauches et droites, et leur enchaînement, fournit de précieux indices pour déterminer l'espèce, la taille, l'allure et le poids de l'animal.

Ainsi, dans la neige, les empreintes du renard et du chien se ressemblent beaucoup, mais la voie du renard est presque rectiligne contrairement à celle du chien plus vagabonde.

Traces dans la neige

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Illustration © T. Triballier / ONF

Les animaux ne se déplacent dans la neige que par nécessité. Leurs pistes sont plus rares mais plus aisées à observer.

C'est le moment idéal pour suivre et comprendre leurs itinéraires. Il est possible de découvrir où se cache l'écureuil, de repérer sous des petits résineux l'abri du chevreuil.

On verra le balayage produit par la queue du renard et la tracée d'une laie qui ouvre le passage pour sa compagnie de plus jeunes.

Toutefois, si l'épaisseur de neige accentue le volume des traces et facilite l'observation, le vent a tendance à les en effacer.

Le savez-vous ? Tunnel sous la neige

Le campagnol a lui aussi besoin de se déplacer pour se nourrir.

En période de neige, il crée un réseau de galeries qui ne se révéleront qu'à la fonte des neiges en laissant visibles des lignes terreuses qui zèbrent l'épaisseur de la neige restante.

Ces galeries lui sont aussi très utiles pour se préserver du froid et des prédateurs.

Chemins secrets

Les animaux n'empruntent pas les grandes avenues forestières, ils préfèrent de beaucoup les sentiers qui serpentent entre les arbres.

Appelés 'coulées', ils se remarquent par une légère dépression dans les herbes ou les feuilles mortes. Elles sont adaptées à la corpulence de l'animal qui les fréquente et elles quadrillent son territoire.

La coulée répond à plusieurs nécessités : se rendre sur les lieux de nourriture ou aux abreuvoirs, ne pas se faire voir et ne pas se fatiguer.

Le meilleur chemin ou le plus sûr n'est donc pas forcément le plus rapide ou le plus facile. Il vaut mieux contourner une combe que de la descendre puis de la remonter ! Et la coulée du chevreuil est souvent située derrière une lisière : pour voir sans être vu.

Brouillage de piste

Le lièvre multiplie les détours pour brouiller les pistes qui mènent à son gîte. Il se dissimule en pratiquant l'art de suivre plutôt que d'être suivi.

Il utilise alors une piste de cerf, fait une boucle ou exécute des sauts de côté afin de perturber l'odorat du renard.

Quant à l'écureuil qui redoute la martre, il crée des fausses pistes en sautant d'un arbre à l'autre pour ne pas se rendre directement à ses réserves de graines disséminées sur un parcours.

Repli

 Il existe des étapes où l'animal se repose, digère ou se cache.

Ces bases de repli sont des sortes de bivouacs sommaires qui jalonnent le réseau de coulées. Tout du long, on pourra trouver des couchettes avec du poil de sanglier et du poil de chevreuil.

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