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Chauves-souris : les Oreillard roux et Oreillard gris

L'Oreillard roux vit presque partout en Europe, jusqu'en Scandinavie, en passant par le Caucase. Il est absent du Sud de certains pays européens (Espagne, Italie et Grèce).
Son espèce jumelle, l'Oreillard gris, est plus occidentale et méditerranéenne. Même s'il semble présent dans toutes les régions de France, sa répartition reste encore assez mal connue.

Illustration
Illustration © P. Favre
  1. Description

Nom latin : Plecotus auritus - Plecotus austriacus

Espèces de taille moyenne, qui se reconnaissent facilement par leurs grandes oreilles, caractéristiques du genre. Elles sont presque aussi longues que le corps, se touchant à la base, avec 22 à 24 plis. Les bords antérieurs sont élargis et garnis de soies.

Ailes larges mais courtes (lui permettant un vol stationnaire), de couleur gris-brun clair, comme les oreilles et le tragus.

En hibernation, elles replient leurs oreilles contre leur corps et les protègent derrière les avant-bras de leurs ailes.

Les yeux sont assez grands et le museau élargi, avec 2 renflements au-dessus de la truffe.

Si certaines mensurations (au niveau des ailes, du pouce et de la griffe) semblent discriminantes pour différencier les deux espèces, c'est vraisemblablement la coloration du pelage qui les distingue.

L'Oreillard roux est brun roux sur le dos, blanchâtre sur le ventre.

L'Oreillard gris a le dos gris faiblement nuancé de brun, avec un ventre gris clair.
Son museau semble aussi plus pointu et fin que son espèce jumelle.

Risque de confusion : aucun, si ce n'est entre elles.

 

  1. Habitat

L'Oreillard roux est une espèce caractéristique des forêts claires de feuillus et de conifères, des plaines et des moyennes montagnes (observé jusqu'à 2000 m). On le connaît aussi fréquentant les parcs et jardins des villages et des villes.

L'Oreillard gris semble plutôt préférer les zones de montagne. Il paraît abondant dans les vallées humides et chaudes.
Malgré la bibliographie, on le trouve aussi (parfois en grand nombre) dans les grandes forêts de plaine.

On trouve leurs colonies dans les fentes des arbres, les nichoirs et dans les greniers.

Certains individus apprécient les espaces restreints et occupent des gîtes derrière des écorces décollées (sur le tronc ou les branches des arbres, qu'ils soient morts ou vivants), dans des trous de rochers, derrière des volets et dans les fissures des bâtiments.

Certaines colonies d'Oreillards gris occupent des fissures et des trous dans les poutres de charpentes, parfois avec des colonies de grands murins et de petits rhinolophes.

Quartiers d'hiver dans tous types d'habitats : caves, galeries, grottes, arbres, bâtiments. L'Oreillard roux est certainement plus forestier que l'Oreillard gris, et beaucoup plus résistant aux basses températures.

 

  1. Comportement

Les 2 espèces sont sédentaires et ne parcourent que quelques kilomètres entre les gîtes de reproduction et les quartiers d'hiver.

On a noté un comportement migratoire très marqué chez certains individus d'oreillards roux, dans le nord de leur aire de répartition. Certains ont été observés aux abords de la mer du Nord, à plus de 70 km des côtes.

Ils hivernent d'octobre/novembre à fin mars début avril, mais supportent des températures négatives.

En dehors des périodes de reproduction où les colonies peuvent atteindre plus de 50 femelles, les oreillards sont des animaux généralement solitaires, on les trouve rarement en petits groupes de 2 ou 3 individus.

Ils se mêlent régulièrement à d'autres espèces. Il arrive que les deux espèces vivent parfois en colonie dans le même essaim.

Leur longévité est d'au moins 22 ans pour l'Oreillard roux, et de 15 ans pour le gris.

Les femelles atteignent leur maturité sexuelle dans la 2ème année. La copulation a lieu en automne, parfois pendant l'hiver.

Les colonies se rassemblent en avril/mai et réunissent en moyenne une vingtaine d'individus, rarement 50 femelles, exceptionnellement plus de 100 chauves-souris.

La mise-bas a lieu à partir de la mi-juin avec la naissance d'un petit par femelle. Les jeunes ouvrent les yeux à 6 jours, et dressent les oreilles à 11 jours. Ils prennent leur premier envol dans la deuxième quinzaine de juillet.

Les individus se séparent à la fin de l'été, et profitent de l'automne pour rechercher de nouveaux gîtes pour passer l'hiver.

De manière générale, la reproduction de l'Oreillard gris reste assez mal connue.

 

  1. Régime alimentaire

Espèces exclusivement insectivores, elles chassent habituellement à moins de 2 km de leur gîte

S'il leur arrive de chasser dans les villages, proches des lampadaires, les oreillards sont plutôt spécialistes des lisières forestières et du feuillage des arbres.

Leur morphologie alaire, avec leurs ailes larges et courtes, leur permet de glaner les insectes arboricoles.

Grâce à leur vol stationnaire, ils viennent chercher leurs proies directement sur les feuilles.

Mais ils sont aussi capables de prouesses acrobatiques, puisqu'il leur arrive de donner des coups d'aile sur le feuillage, afin d'éjecter les insectes qui s'y seraient cachés. Il ne leur suffit plus que de les "cueillir".

Même si on attribue des mœurs essentiellement nocturnes aux chauves-souris, il n'est pas rare de voir des oreillards chasser des insectes dans les prairies en milieu de journée. Leur très bonne vue et leur ouïe leur permettent de se dispenser de leur écho-sonar.

 

  1. Menaces et protection

L'Oreillard roux ne semble pas en danger, alors que le statut de son espèce jumelle reste encore à définir.

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Illustration © Laurent Tillon / ONF
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