Le pique-nique dominical, une tradition à La Réunion
Les 350 aires d’accueil aménagées, très prisées du public, favorisent une pratique répandue au sein de la population réunionnaise et que l’on peut considérer comme une véritable institution : le pique-nique.
Les dérives d’une passion
Hélas, trop souvent, les kiosques sont transformés en zones de bivouac par la mise en place de bâches qui protègent des intempéries.
Les aires d’accueil ressemblent alors à de véritables aires de camping, ce qui n’est pas leur vocation. Sans compter les problèmes de gestion des déchets et sanitaires qui vont de pair.
Des équipements qui répondent à un engouement
Pratiqué entre membres de la famille ou entre amis, ou les deux, toujours en groupes conviviaux et bien organisés pour faire face aux éléments naturels (pluie, vent), le pique-nique suscite un engouement qui ne se dément pas tout au long de l'année, quelle que soit la saison. Seule une alerte cyclonique peut enrayer cet élan spontané des Réunionnais vers ces aires de détente !
Des lieux incontournables pour les citoyens
Les aires de pique-nique sont initialement nées de l'usage des sites des Hauts, rendus accessibles par les travaux d'amélioration des voiries de desserte des anciens défrichements abandonnés par l'agriculture (élevage, géranium).
Reconquis par des actions en reboisement, les aires sont devenues des lieux incontournables d'une forme d'immersion du citoyen dans un environnement naturel.
Les 350 aires recensées sont équipées de :
- 236 kiosques
- 887 tables bancs
- 136 bancs
- 632 places à feux
- 721 poubelles.
Pour en savoir plus
Les places à feux, une annexe indispensable
Les places à feux (barbecues) sont l'annexe indispensable du kiosque ou de la table banc. La tradition veut en effet que le plat fédérateur du groupe de pique-niqueurs soit un bon carry, repas créole servi avec son riz et ses grains, le tout cuisiné au feu de bois comme dans le temps « lontan ».
Compte tenu de cet aspect culturel de la sortie pique-nique, il est apparu indispensable d'aménager les places à feux de manière réfléchie, tout particulièrement dans les massifs naturels où le risque de feu est important. Par exemple dans le massif des Hauts de l'Ouest, particulièrement sec et déjà théâtre d'incendies mémorables.
Une forte fréquentation
2.800.000, c'est le nombre de sorties évaluées sur ces aires d'accueil chaque année.
Il s'agit d'une estimation - dans la mesure où les comptages ne sont pas aujourd'hui généralisés -, mais qui est le reflet d'une réalité qui situe bien le niveau d'attrait des Hauts naturels en tant qu'espace de détente pour la population réunionnaise.
Parmi ces 2.800.000 visites, 1.800.000 concerneraient le pique-nique pour lui-même. 800.000 visites sont associées à une consommation de services (boissons, repas) et 200.000 vont jusqu'à des besoins en hébergement, en chambre d'hôtes par exemple.
C'est dire l'importance du phénomène du point de vue social (besoins de se ressourcer et emplois de gestion directement induits) et de son potentiel économique, même s'il reste modeste en regard de celui du tourisme en général.
Ramenons nos déchets à la maison
Le traitement des déchets ménagers abandonnés dans les 721 poubelles réparties sur ces aires pose un réel problème. L'impossibilité de pratiquer en forêt le tri sélectif et la volonté de maintenir une chance de valoriser les déchets par les intercommunalités, nous conduisent à sensibiliser la population sur l'intérêt de les ramener à la maison. Ils pourront ainsi les réinjecter dans les circuits de collecte sélective publics habituels.
Cela suppose le geste civique de chaque citoyen.
Il est donc envisagé de supprimer les poubelles à court terme. L'absence de déchets réduira de ce fait la population des rats qui ont envahi les forêts et s'attaquent aux oiseaux endémiques. Sans compter les risques sanitaires pour l'homme : le rat est vecteur de la leptospirose.
L’engagement du Département de La Réunion
Ces équipements sont gérés par l'ONF grâce à des moyens financiers votés annuellement par le Département de La Réunion qui a décidé, depuis plusieurs décennies, de favoriser ce type d'équipements de loisirs à un haut niveau.
Cette politique tend à satisfaire les besoins sans cesse croissants d'une population de plus en plus citadine et avide de changement d'air.