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Le pique-nique dominical, une tradition à La Réunion

Les 350 aires d’accueil aménagées, très prisées du public, favorisent une pratique répandue au sein de la population réunionnaise et que l’on peut considérer comme une véritable institution : le pique-nique.

Les dérives d’une passion

Hélas, trop souvent, les kiosques sont transformés en zones de bivouac par la mise en place de bâches qui protègent des intempéries.

Les aires d’accueil ressemblent alors à de… Plus sur: Les dérives d’une passion

Des équipements qui répondent à un engouement

Pratiqué entre membres de la famille ou entre amis, ou les deux, toujours en groupes conviviaux et bien organisés pour faire face aux éléments naturels (pluie, vent), le pique-nique suscite un engouement qui ne se dément pas tout au long de l'année, quelle que soit la saison. Seule une alerte cyclonique peut enrayer cet élan spontané des Réunionnais vers ces aires de détente !

Des lieux incontournables pour les citoyens

Les aires de pique-nique sont initialement nées de l'usage des sites des Hauts, rendus accessibles par les travaux d'amélioration des voiries de desserte des anciens défrichements abandonnés par l'agriculture (élevage, géranium).

Reconquis par des actions en reboisement, les aires sont devenues des lieux incontournables d'une forme d'immersion du citoyen dans un environnement naturel.

Les 350 aires recensées sont équipées de :

  • 236 kiosques
  • 887 tables bancs
  • 136 bancs
  • 632 places à feux
  • 721 poubelles.
Carte des aires d'accueil situées sur le domaine géré par l'ONF à La Réunion
© Fond cartographique : SCAN100 ®©IGN 2003 - Forêts bénéficiant du régime forestier : © ONF 2010 - Aires de pique-nique : © ONF 2010

Les places à feux, une annexe indispensable

Les aires d'accueil équipées pour la récréation et le loisir reçoivent un public nombreux (ici, à Mamode Camp dans la forêt du Brûlé)
Les aires d'accueil équipées pour la récréation et le loisir reçoivent un public nombreux (ici, à Mamode Camp dans la forêt du Brûlé) © Alain Fontaine / ONF

Les places à feux (barbecues) sont l'annexe indispensable du kiosque ou de la table banc. La tradition veut en effet que le plat fédérateur du groupe de pique-niqueurs soit un bon carry, repas créole servi avec son riz et ses grains, le tout cuisiné au feu de bois comme dans le temps « lontan ».

Compte tenu de cet aspect culturel de la sortie pique-nique, il est apparu indispensable d'aménager les places à feux de manière réfléchie, tout particulièrement dans les massifs naturels où le risque de feu est important. Par exemple dans le massif des Hauts de l'Ouest, particulièrement sec et déjà théâtre d'incendies mémorables.

Une forte fréquentation

Malheureusement, le public a tendance à s'approprier les structures d'accueil pour les transformer en bivouac (lire l'encadré Les dérives d'une passion)
Malheureusement, le public a tendance à s'approprier les structures d'accueil pour les transformer en bivouac (lire l'encadré Les dérives d'une passion) © ONF

2.800.000, c'est le nombre de sorties évaluées sur ces aires d'accueil chaque année.

Il s'agit d'une estimation - dans la mesure où les comptages ne sont pas aujourd'hui généralisés -, mais qui est le reflet d'une réalité qui situe bien le niveau d'attrait des Hauts naturels en tant qu'espace de détente pour la population réunionnaise.

Parmi ces 2.800.000 visites, 1.800.000 concerneraient le pique-nique pour lui-même. 800.000 visites sont associées à une consommation de services (boissons, repas) et 200.000 vont jusqu'à des besoins en hébergement, en chambre d'hôtes par exemple.

C'est dire l'importance du phénomène du point de vue social (besoins de se ressourcer et emplois de gestion directement induits) et de son potentiel économique, même s'il reste modeste en regard de celui du tourisme en général.

Ramenons nos déchets à la maison

Cette affiche a été largement distribuée aux établissements scolaires de l'île
Cette affiche a été largement distribuée aux établissements scolaires de l'île

Le traitement des déchets ménagers abandonnés dans les 721 poubelles réparties sur ces aires pose un réel problème. L'impossibilité de pratiquer en forêt le tri sélectif et la volonté de maintenir une chance de valoriser les déchets par les intercommunalités, nous conduisent à sensibiliser la population sur l'intérêt de les ramener à la maison. Ils pourront ainsi les réinjecter dans les circuits de collecte sélective publics habituels.

Cela suppose le geste civique de chaque citoyen.

Il est donc envisagé de supprimer les poubelles à court terme. L'absence de déchets réduira de ce fait la population des rats qui ont envahi les forêts et s'attaquent aux oiseaux endémiques. Sans compter les risques sanitaires pour l'homme : le rat est vecteur de la leptospirose.

L’engagement du Département de La Réunion

Ces équipements sont gérés par l'ONF grâce à des moyens financiers votés annuellement par le Département de La Réunion qui a décidé, depuis plusieurs décennies, de favoriser ce type d'équipements de loisirs à un haut niveau.

Cette politique tend à satisfaire les besoins sans cesse croissants d'une population de plus en plus citadine et avide de changement d'air.

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