Vivre en famille
La vie de famille existe aussi parmi la faune. Avant d'être lâchés dans la nature, les petits ont besoin d'être éduqué, par leur parents, à la vie "sauvage" des forêts.
Education animale
L'observation des animaux n'est pas facile, celle des jeunes encore moins.
La mise au monde est dissimulée et les adultes encadrent leur progéniture.
Leur programme d'éducation est très adapté à la vie sans pitié qui va les attendre : se repérer de jour comme de nuit, sentir les dangers et savoir les éviter, trouver à boire et à manger, adapter ses déplacements.
Salle d’accouchement
Tous les animaux se cachent au moment de mettre bas. Ils établissent une zone de sécurité pour se préserver des agressions extérieures.
Ainsi la laie (femelle du sanglier) se cache dans un roncier, un buisson épineux de prunelliers ou de cistes. Des lieux choisis pour leur défense naturelle et la surveillance des alentours.
Elle y construit son lit avec des herbes, des feuilles et des branchages ; puis creuse le centre à l'aide de son boutoir et tourne en rond pour former une sorte de matelas rembourré. Ce lit peut atteindre un mètre de haut d'où son nom de chaudron.
La biche choisit un lieu isolé, mais ne fait pas de gîte particulier. Après la naissance, elle mange le placenta afin de ne pas éveiller l'attention des carnivores comme le renard. Elle consomme même les crottes de son faon et les herbes souillées. Il ne reste alors plus aucune trace de l'événement.
Premières sorties
Après leur venue au monde, la laie encourage ses marcassins à sortir de l'abri en poussant des grognements. Elle procède de la même manière pour leur intimer l'ordre de revenir à l'abri.
Si un randonneur vient à marcher sur un marcassin, il couine : la mère accourt vivement afin de protéger son petit, la fuite est salutaire pour le promeneur.
Le faon de la chevrette passe par contre beaucoup de temps seul couché au sol. Sa mère se tient à l'écart : en cas de danger, elle détourne l'attention sur elle en aboyant.
Au début du mois de mai, quand vient le crépuscule, les petits blaireaux s'aventurent à l'extérieur du terrier. Leurs parents, partis en quête de nourriture, les ont laissé seuls à proximité d'une entrée. Au moindre danger, un « kwouite », signal d'alarme, fait disparaître tout le monde sous terre.
Cacher la crèche
La lapine creuse un mini terrier, la rabouillière, qu'elle tapisse ensuite d'un matelas moelleux composé d'herbes et de poils de son duvet. Elle y revient une fois par jour pour nourrir ses petits.
Chaque allée et venue donne lieu à un stratagème : la porte d'entrée est rebouchée et un jet d'urine permet à la fois d'estomper l'odeur des lapereaux pour un renard curieux, et aussi de retrouver plus facilement le lieu. Les lapereaux, à la différence des petits lièvres, devront attendre plusieurs semaines avant d'être recouverts de poils et pouvoir gambader dehors.
Jouer au toboggan
Les petits ont l'instinct du jeu.
En mars-avril, les renardeaux sont très espiègles, ils s'amusent beaucoup entre eux, parfois sous le nez de lapins de garenne ! Certains se livrent aux joies de la glissade le long d'un toboggan formé après leurs passages répétés. En effet, les terriers sont souvent aménagés dans un terrain en pente car la terre des galeries souterraines y est plus facile à évacuer.
Les jeunes blaireaux font de même, mais surtout à la tombée de la nuit. Ils jouent en poussant des jappements secs et répétés et dégagent une odeur douce-amère de terre et de musc.
Petit deviendra grand
La laie et ses petits se promènent en compagnie : c'est ainsi que les marcassins découvrent et s'adaptent à leur territoire. Au cours de cet apprentissage, ils identifient les divers dangers.
Par des exercices de fouille, ils développent leur groin, organe tactile ultrasensible et efficace pour labourer la terre à la recherche de larves ou de graines. Au moindre danger, la laie meneuse pousse un 'Wrrouff' sonore qui provoque la fuite immédiate de la compagnie.
Le savez-vous ? Apprentissage du pot
Les blaireautins apprennent très tôt l'usage du pot : c'est un trou à proximité du terrier qui leur sert de latrines et de cabinet. Après plusieurs utilisations, il est recouvert de terre et de branchages, et un autre pot est creusé pour prendre le relais.
Les blaireaux sont des mammifères particulièrement propres, en atteste l'entrée du terrier qui permet d'ailleurs de le distinguer de celui d'un renard.