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Les habitants des forêts marquent leur territoire

Les animaux sauvages ne dressent pas des clôtures ou des barrières, et pourtant leur territoire est fort bien délimité.

Ne pas dépasser les bornes

Un tétras ne chante pas uniquement pour trouver une partenaire mais aussi pour marquer sa présence
Un tétras ne chante pas uniquement pour trouver une partenaire mais aussi pour marquer sa présence © Pierre Cadiran / ONF

Chaque animal vit sur un territoire qui lui est propre.

C'est un domaine vital pour lui ou pour son groupe, qui ne tolère aucun autre membre de son espèce ou au contraire ne tolère que certains, jeunes ou femelles par exemple.

Indiquer et marquer sa présence répond à un besoin vital : montrer que la place est occupée.
Toute pénétration du territoire est vouée à l'affrontement.

Les indices de présences sont variables suivant les espèces et comprennent des odeurs, des cris, des marquages au sol ou sur des arbres.

Cet espace est adapté aux besoins en nourriture. Un renard devra y trouver suffisamment de proies pour nourrir ses renardeaux.

Lorsqu'il s'agira de trouver une partenaire afin de se reproduire, l'espace sera davantage à géométrie variable.

Le savez-vous ? Un rapport de 1 à 1 million

Le territoire du mulot compte quelques mètres carré, celui d'un cerf peut atteindre 1.000 ha.

La belette va occuper un territoire compris entre 1 et 100 ha selon la population présente de rongeurs.

Carte d’identité odorante

Les mammifères signalent souvent leur territoire par des marques olfactives et utilisent à cette fin trois excrétions :

  • deux sont liquides : l'urine et les sécrétions glandulaires
  • et une dense : les crottes.

L'odeur est donc une véritable carte d'identité qui informe sur l'espèce : renard, sanglier, chevreuil, blaireau, mulot...

Plus subtile est l'identification du sexe et, entre les femelles, celles en période de reproduction.

La détection porte aussi sur l'âge de l'individu : un cerf adulte n'a pas la même réaction lorsqu'il renifle la présence d'un jeune daguet d'un an, inoffensif, ou celle d'un cerf de son âge, forcément concurrent.

Le savez-vous ? Se repérer la nuit

La période nocturne n'est pas une période d'inactivité, bien au contraire.

Certes, durant la nuit, beaucoup d'animaux ont une vision plus ou moins réduite, mais le passage progressif du jour à la nuit provoque une adaptation des pupilles de l'œil.

L'ouïe et l'odorat complètent efficacement cette vue nocturne : les bruits et les odeurs permettent à la faune de se repérer, de chasser et de retrouver les parcours ou coulées qu'ils ont l'habitude d'emprunter.

Lieu de diffusion

Le renard sait hisser sa crotte sur une souche pour diffuser son odeur
Le renard sait hisser sa crotte sur une souche pour diffuser son odeur © Jean-Marc Brezard / ONF

Les animaux ne produisent pas une grande quantité d'excréments, aussi ont-ils appris à rentabiliser ce précieux stock d'odeurs qu'il peuvent mixer à de l'urine.

Le renard est expert en ce domaine. Il pratique l'art de déposer ses excréments à bon escient, en choisissant et la localisation et la quantité.

Le plus souvent, la crotte orne le plateau d'une souche surélevée, non pas pour des raisons de visibilité, mais pour optimiser la diffusion de l'odeur par le vent au-dessus de la litière forestière.

Mieux encore, le renard gère sa production d'excréments en petites quantités qui lui permettent de créer, par des dépôts successifs, un véritable maillage d'odeurs de son territoire.

Le savez-vous ? Les effets de la tempête

En 2000, suite à la tempête qui a bouleversé de nombreuses forêts, le renard s'est adapté. Il a fait sa crotte sur les troncs des arbres renversés à plus d'un mètre du sol. Surprendre un renard en cours de délestage sur un arbre perché a fait sourire plus d'un forestier ! 

Frottis et régalis

Par ce frottis le chevreuil délimite son territoire
Par ce frottis le chevreuil délimite son territoire © Philippe Lacroix / ONF

Pour marquer son territoire, le brocard (chevreuil mâle) fabrique des marques très visibles que l'on nomme frottis.

Pour ce faire, il choisit de très jeunes arbres à l'écorce encore tendre, qu'il lacère avec les bois de sa tête, véritables râpes en os. Ces jeunes arbres de 1,5 m sont presque mis à nu sur plus de 20 à 30 cm de hauteur.

En fait c'est surtout en été que le brocard pratique ces dénudages.
C'est sa manière de déposer une sécrétion forte qui provient de glandes situées à la base des bois.

Il complète ce frottis par un grattage du sol avec les pattes arrière et crée ainsi une autre marque de territoire : le régalis. Cependant il arrive aussi que ces régalis se rencontrent sans frottis à proximité.

Ces petits arbres frottés sont condamnés à sécher durant l'été. C'est pourquoi les forestiers mettent des protections aux jeunes tiges, par exemple dans le cas de plantations de merisier, érable sycomore ou alisier qui permettent d'enrichir la biodiversité de la parcelle forestière.

Le savez-vous ? Velours comestible

Il ne faut pas confondre le frottis de territoire avec les frottis de fin d'hiver.

Ces derniers, plus rares, ont lieu durant les mois de janvier et février, période durant laquelle le brocard se débarrasse du velours qui recouvre ses nouveaux bois.

Il est d'ailleurs exceptionnel de trouver des traces de ce velours, car l'animal le mange.

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