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Les habitants des forêts trouvent à se loger en forêt

En forêt, les gîtes de la faune sont peu visibles, voire invisibles.
Ces lieux de sédentarisation sont adaptés à la corpulence particulière des habitants. Terriers, nid ou cavités sont en fait soit fabriqués de toutes pièces, soit recyclés.

De la maison à l’abri

Ce renardeau peut dormir paisiblement à l'entrée du terrier familial, réchauffé par les rayons du soleil
Ce renardeau peut dormir paisiblement à l'entrée du terrier familial, réchauffé par les rayons du soleil © Christian Pocachard / ONF

Tous les animaux n'ont pas la même manière de se loger en forêt.

Le renard par exemple élit domicile dans un terrier qui correspond à notre idée d'habitation. Elle dispose de plusieurs entrées, différentes cavités ou chambres pour dormir, stocker de la nourriture ou être en famille.

Le chevreuil par contre est nomade sur son territoire et cherche tous les jours un nouveau lieu abrité de la pluie et du froid, ou une couche dans les herbes d'un buisson.

Le plus souvent, le logement fixe est utile surtout le temps de l'éducation de la progéniture jusqu'au sevrage. Par exemple, un couple de mésanges abandonnera le nid sitôt les oisillons partis.

La plupart du temps, le lieu de résidence est donc avant tout un territoire de vie et un espace qui abrite, plutôt qu'un endroit fixe et permanent.

Du bâti sans maçonnerie

Il est bien difficile de prendre les blaireaux en photo, car ils ne sortent que  la nuit
Il est bien difficile de prendre les blaireaux en photo, car ils ne sortent que la nuit © Jean-Marie Triboulot / ONF

Les terriers sont les logements les plus élaborés que l'on rencontre en forêt.

Renards, blaireaux, lapins et campagnols se logent tous dans le sol.

Ces animaux utilisent les propriétés malléables de la terre pour y creuser des galeries de pénétration et des cavités de vie qui forment un labyrinthe avec des bouches d'aération invisibles à la surface.

Bien sûr il n'y a pas de lumière dans ces boyaux souterrains mais les activités nocturnes du blaireau comme du renard témoignent de leur vue adaptée à la pénombre.

L'emplacement des terriers est défini par des besoins stratégiques comme disposer d'eau et de nourriture. La pente où ils sont souvent installés permet d'évacuer plus facilement les déblais sans boucher les entrées. Les structures racinaires d'un vieil arbre sont recherchées car elles constituent des étais naturels.
De génération en génération, les lieux seront améliorés.

Le savez-vous ? A qui le terrier ?

Le diamètre du boyau d'entrée d'un terrier permet d'identifier l'habitant des lieux. Autour de 20 cm, c'est un renard ou un blaireau ; 10 cm, un lapin ; 3 cm, le campagnol.

Si l'entrée du terrier du renard et du blaireau se ressemblent, c'est la qualité de nettoyage qui fait la différence. Un tas de détritus indique l'habitacle du renard tandis qu'une entrée bien balayée est à l'honneur du blaireau.

Nid sans plume

Le nid est l'hébergement par excellence en forêt.

Dans les branches fines des buissons ou dans les fourches d'arbres, le nid est un emblème. Chaque espèce qui nidifie le construit en fonction de sa corpulence et des matériaux disponibles.

En forêt, la structure est façonnée avec de petites branches, complétée par des feuilles, des herbes et de la mousse pour rendre le lieu douillet.

Un nid d'oiseau ne sert pas à dormir mais est une structure construite en couple pour y pondre des œufs, un lieu familial pour couver et élever les oisillons.

En forêt, les nids servent le plus souvent une seule saison, c'est le cas du geai. Par contre la cigogne noire, le plus grand oiseau forestier, réutilise le nid perché de l'année précédente.

Le savez-vous ? Nids sans oiseau

Le loir, qui parfois dort dans les maisons, fabrique son nid de bandes d'écorce entremêlées. Sa forme globuleuse si caractéristique est suspendue dans les buissons.

Le nid de l'écureuil présente lui aussi une forme sphérique mais de plus grande dimension et à une hauteur plus élevée dans les branches.

Abandonné, il pourra être réutilisé par une chouette hulotte. On retrouvera alors au pied de l'arbre des pelotes de réjections et non plus des cônes décortiqués de résineux typiques du travail de l'écureuil.

Trous noirs

Cette  chouette de Tengmalm a profité d'un ancien trou de pic pour faire son habitat
Cette chouette de Tengmalm a profité d'un ancien trou de pic pour faire son habitat © Alain Blumet / ONF

Le trou de pic est un autre classique de la forêt.

Les pics perforent l'écorce de l'arbre pour y chercher des larves d'insectes, le plus souvent sur des arbres dépérissants. Ils peuvent aussi creuser des cavités à partir d'une blessure de l'arbre, fissure ou branche cassée. A la longue, le bois pourrit de l'intérieur, ce qui permet au pic de dégager un espace plus conséquent.

Une fois abandonnées par le pic, ces cavités sont très souvent réoccupées et deviennent des lieux de prédilections pour d'autres pics mais aussi pour la martre, les chouettes, les chauve-souris ou un essaim de frelons.

Quant à la sitelle torchepot, elle refaçonne l'entrée avec une sorte de torchis à base de terre et d'herbes, pour adapter le diamètre du trou à sa taille.

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