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En forêt, des habitants de haut en bas

L’univers de la forêt est la rencontre de deux mondes : le monde végétal aérien (des arbres aux mousses) et le monde terrestre du sol. Cet univers parait immuable, immobile et pourtant la forêt est mise en mouvement par d’autres éléments que les courants d’air du vent et la pousse des feuilles.
Des habitants mobiles la parcourent, y ont demeure et s’y reproduisent sans que l’on ne s’en rende forcément compte, car la discrétion est une des particularités de la faune.

Faune à tous les étages

L'écureuil est un voltigeur sans filet hors-pair
L'écureuil est un voltigeur sans filet hors-pair © Christian Pocachard / ONF

La forêt combine milieux denses, comme le sol et la cime des arbres, et milieu aéré des grands troncs de la futaie.

Cette diversité d'espaces est devenue, depuis la nuit des temps, un lieu d'habitats privilégiés pour la faune terrestre. Mammifères, oiseaux, insectes y ont trouvé un abri, de la nourriture et des partenaires.

Une hêtraie peut ainsi contenir plus de 5.000 espèces d'insectes qui parcourent le sous-sol, le sol et la cime des arbres.

Grands ou petits, les animaux vivent donc à tous les étages, avec une mobilité surprenante.
Ainsi :

  1. le geai se pose pour ramasser des glands sous un chêne
  1. l'écureuil passe d'un épicéa à un autre pour trouver des cônes à décortiquer
  1. le renard sort de son terrier aménagé dans les racines d'un hêtre pour aller chasser jusqu'en bordure de plaine
  1. la femelle du papillon géométride, qui n'a pas d'ailes, quitte le sol et grimpe le long du tronc d'un chêne pour pondre ses œufs en novembre dans les bourgeons endormis. Au printemps, les larves deviendront chenilles avec leur nourriture à portée de dents : les feuilles nouvelles et tendres.

Adresses et rues

Que c'est de bon de pouvoir se gratter pour retirer ses parasites, même pour un marcassin !
Que c'est de bon de pouvoir se gratter pour retirer ses parasites, même pour un marcassin ! © Francis Forget / ONF

L'habitat d'une espèce est un milieu où elle demeure : c'est son « adresse » dans l'environnement.

Cet habitat a cependant en écologie un sens plus complexe que la notion d'habitation, car l'habitat est aussi le milieu où une espèce donnée utilise l'espace pour se nourrir, trouver un partenaire et avoir une progéniture.

L'habitat d'un sanglier n'est pas le même que celui de la cigogne noire, pourtant ils peuvent se rencontrer dans une chênaie.

La cigogne noire niche en cime et sera plus sensible à la proximité d'une vallée tranquille et poissonneuse.

Le sanglier, lui, sera plus intéressé par l'accès rapide à la plaine avec ses cultures faciles à labourer pour trouver graines, larves et souris.

Dans ce cas, nous avons l'adresse suivante : les habitants «sanglier et cigogne noire», nom de rue «les Grand Bois», localité «la Chênaie continentale».

Niche sans chien

Le Pivert sait détecter la présence de larves sous l'écorce
Le Pivert sait détecter la présence de larves sous l'écorce © Jean-Baptiste Malinverno / ONF

Chaque espèce occupe dans son habitat une place particulière, qu'elle a façonné peu à peu tout en s'adaptant finement à l'environnement.

Cette «niche écologique» traduit à la fois un endroit de vie et les relations qu'une espèce y entretient avec les autres.

On peut dire aussi que définir la niche écologique d'une espèce revient à présenter sa profession écologique.

Ainsi par exemple, le pic vert est friand de larves qu'il trouve sous les écorces d'arbres affaiblis. Il utilise son bec pointu comme percuteur puis sa langue extensible pour extraire les larves des galeries. Il régule ainsi une population d'insectes dont le surnombre est dommageable aux arbres.

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