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La forêt, lieu stratégique

3 août 1914 : la guerre est déclarée. Plus de trois millions d’hommes sont mobilisés. Les ressources naturelles et minières sont réquisitionnées. Les forêts en font partie.

Sur le front, les forêts servent d’appui à la stratégie militaire. Très tôt, elles font l’objet d’aménagements destinés à les rendre plus efficaces pour les combats.

Dès 1880, l’armée prépare les forêts du Nord-Est à la guerre. Elle y réalise des déboisés stratégiques qui permettent à la fois de dégager les vues, de canaliser les troupes ennemies et de ralentir leur progression.

 

> Des aménagements sur le front

Pendant la guerre, des coupes stratégiques sont ensuite effectuées ponctuellement. Elles consistent à dégager les champs de tir sur 600 m devant les ouvrages sans pour autant déboiser.

Dans la mesure du possible, les plus beaux arbres sont conservés, ainsi que les rejets et les réserves. Objectif : préparer le renouvellement de la forêt après la guerre.

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Une coupe stratégique est effectuée de manière à préserver certains arbres de belle conformation en forêt de Sénart © ECPAD

> Le couvert forestier utilisé comme camouflage

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Le couvert forestier permet de cacher du matériel stratégique tel que des ballons d’observation (Cormicy, Marne, 1916) © BDIC

> Un lieu de vie

Parce qu’elle permet de se mettre à l’abri, la forêt est aussi un lieu de vie. On y dort, on y mange, on y joue aux cartes pour faire passer le temps, on y prie, on s’y coupe les cheveux, on s’y rase…

Photo d'un soldat se faisant raser
Le passage chez le barbier ou le coiffeur contribue à réduire les infestations de poux et de puces © ECPAD

> Un lieu de combat

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Au fil des combats dans les tranchées, la forêt s’abime © ECPAD / E. Brissy

> Des combats à couvert

Pour les soldats, combattre en forêt n’a rien d’évident, comme en témoigne ce poème recueilli par le Comité commémoratif de l’Argonne et publié en 1975 dans "La guerre 1914-1918 en Argonne".


« L'Argonne !
On s'est battu là comme on ne s'est battu nulle part.
Sous le couvert impénétrable des arbres,
dans l'ombre tôt venue des nuits,
la lutte a eu là sa marque propre ;
car la guerre des bois n'est pas la guerre des plaines. »