La forêt, lieu stratégique
3 août 1914 : la guerre est déclarée. Plus de trois millions d’hommes sont mobilisés. Les ressources naturelles et minières sont réquisitionnées. Les forêts en font partie.
Sur le front, les forêts servent d’appui à la stratégie militaire. Très tôt, elles font l’objet d’aménagements destinés à les rendre plus efficaces pour les combats.
Dès 1880, l’armée prépare les forêts du Nord-Est à la guerre. Elle y réalise des déboisés stratégiques qui permettent à la fois de dégager les vues, de canaliser les troupes ennemies et de ralentir leur progression.
> Des aménagements sur le front
Pendant la guerre, des coupes stratégiques sont ensuite effectuées ponctuellement. Elles consistent à dégager les champs de tir sur 600 m devant les ouvrages sans pour autant déboiser.
Dans la mesure du possible, les plus beaux arbres sont conservés, ainsi que les rejets et les réserves. Objectif : préparer le renouvellement de la forêt après la guerre.
> Le couvert forestier utilisé comme camouflage
> Un lieu de vie
Parce qu’elle permet de se mettre à l’abri, la forêt est aussi un lieu de vie. On y dort, on y mange, on y joue aux cartes pour faire passer le temps, on y prie, on s’y coupe les cheveux, on s’y rase…
> Un lieu de combat
> Des combats à couvert
Pour les soldats, combattre en forêt n’a rien d’évident, comme en témoigne ce poème recueilli par le Comité commémoratif de l’Argonne et publié en 1975 dans "La guerre 1914-1918 en Argonne".
« L'Argonne !
On s'est battu là comme on ne s'est battu nulle part.
Sous le couvert impénétrable des arbres,
dans l'ombre tôt venue des nuits,
la lutte a eu là sa marque propre ;
car la guerre des bois n'est pas la guerre des plaines. »