La forêt marécageuse et la mangrove
Où la trouve-t-on ?
Forêts marécageuses et mangroves colonisent le littoral inondable et protégé de la houle. En Guadeloupe, ces forêts se trouvent dans les plaines des deux Culs de sac marins, les estuaires des grandes rivières et certains fronts de mer et arrières plages qui ponctuent les côtes de tout l’archipel.
Contraintes et adaptations
Les milieux inondés sont baignés de soleil et, par définition, d’eau. Certains sols, généralement tourbeux ou vaseux, sont très fertiles. Si ces milieux peuvent être riches, il reste difficile pour les plantes de respirer et tenir debout sur des sols mous et saturés d’eau ou de sel. Suivant les espèces, les arbres déploient donc des racines échasses ou des contreforts pour être plus stables, leurs racines aériennes leur permettent de respirer à l’air libre et le sel peut être filtré par les racines ou excrété par les feuilles. Enfin, les fruits flottent, et dans certains cas peuvent germer sur l’arbre pour s’établir plus vite une fois tombés sur des sols balayés par les eaux.
Espèces d’arbres
Quatre forêts se succèdent depuis la mer, chacune dominée par une espèce d’arbre. Les pieds dans l’eau du lagon, les Palétuviers rouges forment la mangrove de bord de mer, reconnaissable à l’enchevêtrement de racines aériennes en arceaux. Derrière, dans la zone de battement des marées, s’étend la mangrove arbustive, composée surtout de Palétuviers noirs. Côté terre, la mangrove devient haute, dominée par le Palétuvier blanc et, sur les sols plus sableux ou rocheux, les Palétuviers gris. Enfin, en arrière des mangroves, sur les sols non salés, se développe la forêt marécageuse, dominée par des arbres imposants aux élégants contreforts drapés : le Mangle médaille.
Etat actuel
Bien qu’elles aient été en partie défrichées pour l’agriculture, l’industrie ou l’urbanisation, les mangroves et forêts marécageuses de Guadeloupe sont encore aujourd’hui les plus vastes des Petites Antilles et couvrent environ 5.000 ha. Ces forêts ont été longtemps mal considérées, victimes de remblaiement, de dépôt d’ordures ou de pollutions. Elles jouent pourtant un rôle essentiel dans la protection du littoral marin et terrestre.