Les forestiers durant la guerre
Au début de la guerre, l’exploitation des forêts s’organise dans l’urgence : il faut répondre aux énormes besoins du front, or les chasseurs forestiers sont au combat.
Le 2 août 1914, les chasseurs forestiers sont mobilisés pour aller au front. Depuis le décret du 2 avril 1875, l'administration des Eaux et Forêts entre dans la composition des forces militaires françaises. En temps de guerre, son personnel doit intégrer des compagnies de chasseurs forestiers, une correspondance étant établie entre les positions hiérarchiques civiles et les grades militaires.
Les chasseurs forestiers mobilisés
Détachés auprès des corps d'armée, les chasseurs forestiers ont deux missions essentielles : d’une part accompagner et favoriser la progression des troupes en campagne, d’autre part, appuyer le génie dans l'approvisionnement des forces armées en bois.
A l’été 1914, 18 compagnies de 150 à 250 chasseurs forestiers sont formées pour intégrer les différents corps d'armée. Seuls les personnels de 48 ans et plus restent à l'arrière. Ils sont mobilisés mais affectés à la bonne gestion de l'exploitation du bois.
Réorganiser la gestion des forêts
L’appel d’air créé par le front vide l’administration des Eaux et forêts de ses effectifs, désorganisant la gestion des forêts. Dès la fin de 1914, les ressources sont menacées de surexploitation compte tenu de l’importance des besoins en bois. Les forestiers alertent les autorités. Une gestion plus raisonnée et contrôlée se remet en place, à l’image du travail effectué depuis le XIVe siècle par les forestiers.
Le 19 mai 1915, une ordonnance crée les "centres d’approvisionnements de bois". Elle apporte une amélioration mais ne résout pas tous les problèmes de collecte et de distribution. Le 3 juillet 1917, un décret organise le comité général des bois et définit sa mission. Le "service forestier d’armée" est placé sous la double tutelle du ministère de l’Agriculture et de celui de l’Armement et des Fabrications de guerre. En parallèle, les soldats américains, les bûcherons canadiens, maoris ou d’autres nationalités viennent appuyer les forestiers français.
Des renforts pour l’exploitation du bois
Les coupes et le transport du bois exigent d’importants effectifs. Dès août 1915, des permissions spéciales de deux mois sont accordées aux bûcherons, exploitants et voituriers forestiers pour venir travailler à l'arrière. Le génie fait aussi appel à de la main d’œuvre civile dans les chantiers de l'arrière, de même qu'à des milliers de prisonniers de guerre.