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Un site où se côtoient nature et histoire

Le site de l’Hartmannswillerskopf a mis du temps à se reconstruire. Aujourd’hui, il abrite non seulement une grande biodiversité naturelle, favorisée par le retour de la forêt, mais également d’importants vestiges de la guerre.

Bombardements et combats ont totalement bouleversé les paysages du HWK, qui a mis du temps à cicatriser. Cela d’autant plus que des incendies survenus après-guerre ont ralenti le travail de la nature.

Mais aujourd’hui, le site révèle un patrimoine écologique remarquable qui justifie la protection au titre de Natura 2000 : forêt sub-naturelle, faune et flore protégées.

Photo de feuillus
Des feuillus se sont réinstallés sur le site © ONF

Une flore qui s’est adaptée

L’environnement dénudé, plus sec et plus chaud, a engendré le développement d’une nouvelle flore.

Sur les dalles rocheuses, les rochers et les éboulis siliceux, les habitats de milieux ouverts abritent ainsi une végétation dite chasmophytique, qui pousse à la faveur de petites accumulations de terre dans les fissures et les anfractuosités. La Saxifrage rose (Saxifraga rosacea), protégée en Alsace, fait partie de ces espèces.

Photo d'une saxifrage rose : petite fleur à 5 pétales
La saxifrage rose est une espèce qualifiée de chasmophytique © ONF

Des insectes sous protection

Ces milieux sont également le refuge de nombreux insectes patrimoniaux comme les criquets et les papillons. Ils appartiennent en partie au site Natura 2000 de la zone spéciale de conservation "promontoires siliceux".

Phtot d'un papillon Ecaille zébré aux extrimité des ailes et rouge avec taches noires à l'intérieur des ailes
Le papillon Ecaille chinée apprécie les roches siliceuses © ONF

Des peuplements forestiers en libre évolution

Certains peuplements forestiers issus de la recolonisation sont considérés comme "sub-naturels". Laissés en libre évolution au profit de la biodiversité, ils sont riches en essences diverses ainsi qu’en arbres à cavités et en bois mort. Territoires de chasse favorable aux chauves-souris, ils sont le refuge d’oiseaux cavernicoles comme les pics et abritent de nombreux insectes saproxyliques liés au processus de décomposition du bois.

Le secteur s’inscrit dans les sites Natura 2000 "site à chauve-souris des Vosges haut-rhinoises" et dans la zone de protection spéciale "Hautes-Vosges, Haut-Rhin" pour la protection des oiseaux.

Photo d'un pic noir
Laissés en libre évolution, certains peuplements forestiers comprennent un nombre assez important d’arbres à cavités, refuges très appréciés de plusieurs espèces d’oiseaux © ONF

Des vestiges bien présents

Aux côtés de ces richesses naturelles, le site abrite encore de nombreuses traces des combats, même si elles ont été inexorablement altérées par le temps. Si les anciennes tranchées françaises, majoritairement en bois, ont mal résisté à l’érosion et aux incendies qu’a connus le massif entre les deux guerres, les tranchées allemandes, maçonnées pour la plupart, sont bien conservées. De nombreux abris bétonnés subsistent également.

Photo de l'abri en pierre situé dans un fossé et caché parmi les herbes hautes
Le "Krottenloch", littéralement "abri à crapauds", est un abri massif à double entrée qui appartenait à l’une des lignes fortifiées allemandes © droits réservés

Des aménagements pour faciliter la découverte

Un important travail de conservation et de mise en valeur permet aujourd’hui de visiter le site en toute sécurité. Les aménagements effectués révèlent parfois des détails inattendus de la vie dans ce haut lieu des combats de la Première Guerre mondiale : il est par exemple possible de découvrir les éléments floraux d’une frise peinte sur les murs de l’une des cuisines construites par les Allemands sur les flancs du HWK.

Illustration
Un important travail de mise en valeur du site a été réalisé, par le 15-2 notamment © ONF