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Les zones humides littorales de la Martinique

Les zones humides littorales de Martinique couvrent environ 2500 ha, la majeure partie d'entre elles étant représentées par les mangroves (84 %). La plupart des mangroves de la Martinique sont localisées dans la baie de Fort-de-France et dans une cinquantaine d'anses et de baies le long de la côte depuis la Caravelle jusqu'à la Pointe Vatable (Trois-Ilets), en passant par l'extrême sud. Il subsiste également des reliques de forêts marécageuses aux environs de Trinité (environ 20 ha).

Les mangroves, milieux peu valorisés aux surfaces réduites

Crabe Cémafot (Uca rapax) dans la mangrove du Lamentin
Crabe Cémafot (Uca rapax) dans la mangrove du Lamentin © Béatrice Chanteur / PNRM

Les mangroves occupaient autrefois des surfaces largement plus importantes, notamment la forêt marécageuse qui recouvraient une bonne partie de la plaine du Lamentin, avant que ne commence une intense déforestation dès les débuts de la colonisation. Leur régression s’est accentuée ces dernières années par des assèchements successifs plus agressifs liés à l'industrialisation et l'urbanisation croissante de la plaine. La Mangrove de la baie de Génipa (de Rivière Salée à Fort de France) couvraient 1832 ha en 1972 ; aujourd'hui, cette surface a régressé à environ 1400 ha.

Les mangroves situées à proximité de la zone urbaine de Fort-de-France sont peu valorisées et font l'objet de fortes pressions dues à une industrialisation importante (aménagements routiers, aéroports, décharges, ...) mais aussi à une activité agricole très présente. Pourtant, elles renferment un potentiel touristique et économique important qui est largement sous-exploité. Leur fonctionnement est globalement menacé.

 

Les mangroves de Martinique se répartissent en deux types spécifiques

La mangrove se développe à l’interface des milieux marins et terrestres dans des conditions particulières de salinité et de dynamique océanique. Elle se présente à la Martinique sous deux faciès : la mangrove alluvionnaire (mangrove proprement dite) et colluvionnaire (front pionnier plutôt halophile).

 

  • La mangrove alluvionnaire : Cette formation forestière basse (une dizaine de mètres de hauteur) est typique des sols vaseux et inondés des estuaires et culs-de-sac marins abrités de l’île. Elle est constituée d’espèces arborescentes à feuilles coriaces toujours vertes et présentant des adaptations particulières (racines échasses, pneumatophores, glandes destinées au rejet de l’excès de sel).

Quatre espèces arborescentes sont caractéristiques de cette formation :
- Le Mangle rouge (Rhizophora mangle) qui constitue en limite marine les peuplements monospécifiques pionniers des zones constamment inondées ;
- Le Mangle noir (Avicennia germinans) que l’on retrouve dans les zones inondées régulièrement ;
- Le Mangle gris (Conocarpus erectus) et le Mangle blanc (Laguncularia racemosa) que l’on rencontre dans les zones « d’arrière mangrove » inondées temporairement.

La perturbation de ces zones (accident climatique, prélèvement, défrichement) est signalée par la mise en place d’associations herbacées dominées par la Fougère dorée (Acrostichum aureum) ou dans le cas de dégradation irréversible par le développement de formations herbeuses humides (dites hygrophiles) à cypéracées et graminées. C'est ce type de mangrove que l'on retrouve au niveau de la Baie de Génipa.

 

Rideau de palétuviers rouges (Rhizophora mangle) à Petit Bourg, Martinique
Rideau de palétuviers rouges (Rhizophora mangle) à Petit Bourg, Martinique © R. DORE / ONF
  • La mangrove colluvionnaire : Localisée généralement dans les petites baies abritées, elle est alimentée par les apports terrigènes (colluvions) des reliefs avoisinants amenés par ruissellement. Quasiment monospécifique, elle n’est en réalité qu’un front pionnier de colonisation à Mangle rouge (Rhizophora mangle). La majorité des mangroves situées sur la côte atlantique présente ces caractéristiques.

 

La forêt marécageuse

La forêt marécageuse en Martinique constitue un milieu relativement rare et reste confinée à la région de Trinité, avec le massif du Galion et la Vierge des Marins. Le premier est un massif forestier qui occupe une surface significative et bénéficie de mesures de protection (Arrêté de protection de Biotope du 15/01/199) qui la préserve des pressions foncières qui sont fortes dans la région. Il n'en est pas de même pour le second qui est nettement plus dégradé.

Mangle médaille (Pterocarpus officinalis) dans la forêt marécageuse du Galion (Trinité)
Mangle médaille (Pterocarpus officinalis) dans la forêt marécageuse du Galion (Trinité) © Béatrice Chanteur / PNRM

Les marais et les prairies humides

Contrairement à la Guadeloupe, la Martinique recèle comparativement peu de zones de ce type. La plupart d’entre elles sont des prairies aujourd’hui dispersées et situées dans les zones d’arrière mangrove de la baie de Fort de France, depuis le nord de l’aéroport jusqu’à la pointe Vatable.
Les sites de marais et de prairies humides les plus remarquables que compte la Martinique sont : le Marais de l'Ancienne Usine de Petit-Bourg, dans la commune de Ducos.

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