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Retour sur... La seconde vie du chêne mitraillé du Bois-le-Prêtre (Meurthe-et-Moselle)

La forêt domaniale de Bois-le-Prêtre abritait un chêne, dernier témoin végétal des combats de la Première Guerre mondiale.
Menacé par l’âge, il a été sorti de la forêt pour être installé à l’église de Fey-en-Haye, commémorative des combats.

Le chêne mitraillé en forêt domaniale du Bois-le-Prêtre (Meurthe-et-Moselle)
Le chêne mitraillé en forêt domaniale du Bois-le-Prêtre (Meurthe-et-Moselle) © Frédéric Steinbach / ONF

De violents combats d'octobre 1914 à mi-août 1915

Etat de la destruction des parcelles de la forêt domaniale du Bois-le-Prêtre à la fin de la guerre
Etat de la destruction des parcelles de la forêt domaniale du Bois-le-Prêtre à la fin de la guerre © ONF

La forêt domaniale du Bois-le-Prêtre est située sur le plateau qui domine la vallée de la Moselle et la ville de Pont-à-Mousson.

D'octobre 1914 à la mi-août 1915, plus de 130 actions offensives vont opposer les troupes françaises et allemandes, occasionnant la perte de 7.000 combattants de part et d'autre.

Les combats y sont si violents que les Allemands surnomment cette forêt le « bois des veuves », et les combattants français les "Loups du Bois-le-Prêtre" du fait de leur acharnement à conquérir le terrain. Suite à ces affrontements, un tiers de la forêt est rasée.

La forêt domaniale du Bois-le-Prêtre au sortir de la guerre
La forêt domaniale du Bois-le-Prêtre au sortir de la guerre


Au lendemain de la guerre, les forestiers décident de protéger trois hectares situés derrière la « Croix des Carmes », sur les lieux mêmes des combats les plus meurtriers.

On peut encore aujourd'hui y voir les tranchées françaises et allemandes espacées d'une quinzaine de mètres.

Le chêne relique est sauvé en 2005

Pour le sauver, le chêne relique est extrait de la forêt le 29 juin 2005
Pour le sauver, le chêne relique est extrait de la forêt le 29 juin 2005 © Frédéric Steinbach / ONF

Il restait sur cet espace une quille de chêne, étêtée et meurtrie par de nombreux impacts de balles et éclats de grenades et d'obus, seul témoin végétal rescapé de ces affreux combats.

La pourriture qui s'installait au niveau du collet et la quille qui commençait à avoir un niveau de gîte inquiétant, témoignaient d'une fin proche de ce témoin cher aux promeneurs visitant ce site.

Alertées, trois communes environnantes décident de le sauver. Le 29 juin 2005, l'ONF procède à son abattage.

Après avoir été restauré, le chêne est installé dans l'église de Fey-en-Haye, commémorative des combats du Bois-du-Prêtre
Après avoir été restauré, le chêne est installé dans l'église de Fey-en-Haye, commémorative des combats du Bois-du-Prêtre © Frédéric Steinbach / ONF

 

Après un an de séchage dans un hangar, le chêne fut transféré dans un laboratoire de traitement des œuvres d'art à Vesoul, pour être purgé de l'ensemble de ses pourritures et stabilisé.

Le 30 juin 2007, une cérémonie eut lieu en l'église de Fey-en-Haye, église mémoriale des combats du Bois-le-Prêtre. La quille y repose désormais.