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Une forêt littorale entre océan et marais

La forêt domaniale de Longeville a été semée au XIXe siècle pour protéger les terres de l’ensablement. Si elle possède toujours une fonction prioritaire de protection, elle a acquis avec le développement de l’urbanisation et du tourisme une seconde vocation : l’accueil du public. Les forestiers s’efforcent de concilier cette fréquentation avec la préservation d'un patrimoine écologique remarquable et fragile.

> La forêt dans son territoire

Illustration
© Christophe Rollier / ONF

La forêt domaniale de Longeville forme une étroite bande boisée séparant l’océan de l’intérieur des terres. L’urbanisation, qui s’étend parfois jusqu’au rivage, la sépare en plusieurs secteurs. Les premiers semis de pins maritimes remontent à 1836, lorsque les pouvoirs publics décident de protéger l’arrière-pays contre l’ensablement. Le Chêne vert a été favorisé en 1875 pour son aptitude à coloniser les sols arides.

L’ensemble forme un milieu exceptionnel qui abrite de nombreuses espèces végétales et animales, dont certaines rares et protégées. On y observe des oiseaux emblématiques : le Milan noir, le Gravelot à collier interrompu, la Gorgebleue à miroir et le Pipit rousseline. Côté flore, l’Œillet des dunes et le Silène de Thore colonisent les dunes, tandis qu’on trouve en forêt l’Orchis homme-pendu et le Céphalanthère à longues feuilles. Reconnaissance de ce capital environnemental, la forêt se trouve en grande partie dans le site Natura 2000 du Marais Poitevin.

Située en bordure de l'océan et proche de zones urbaines, la forêt de Longeville est très fréquentée. La partie sud est comprise dans le Parc naturel régional du Marais Poitevin.

> Les forestiers en action

Les forêts littorales, caractérisées par des sols pauvres, sont des milieux contraignants pour les végétaux. La palette d’essences adaptées est réduite : Pin maritime et Chêne vert, parfois d’autres chênes à feuilles caduques. Le Pin maritime a depuis longtemps été privilégié car mieux valorisé que le chêne vert pour la production de résine et de bois. Aujourd’hui, les deux essences cohabitent et forment des forêts étagées : les pins dominent un sous-étage de chêne vert, pour former un ensemble harmonieux à la biodiversité remarquable.

L’objectif principal est la protection des milieux, tout en assurant l’accueil d’un public nombreux. En revanche, la production de bois est un objectif secondaire.

La sylviculture mise en œuvre en application de l’aménagement forestier a pour objectifs :

  • d’assurer la pérennité d’un couvert forestier diversifié : le Pin maritime perdant ses facultés de reproduction entre 80 et 100 ans dans ce milieu difficile, la régénération naturelle doit être anticipée pour reconstituer des peuplements mélangés de Pin maritime et de Chêne vert
  • de rendre le peuplement plus stable : trop serrés, les arbres présentent un risque élevé de chute. Le forestier procède donc à des éclaircies pour permettre aux arbres de se fortifier tout en limitant les risques pour le public
  • de rendre le paysage plus attractif : le Chêne vert forme une végétation dense qui génère une sensation d’enfermement. Les forestiers pratiquent des coupes paysagères qui ouvrent des perspectives appréciées du public en bordure des sentiers ou des routes.

 

La pointe d’Arçay est une réserve biologique dirigée (RBD). Ce site, géré de manière conservatoire, est aussi un espace d’observation de la dynamique des milieux dunaires humides et des vases salées.

L’ONF et les collectivités territoriales se sont associés en 2013 pour établir un schéma d’accueil du public (plan d’actions pluriannuel). Il s’agit d’organiser l’accueil du public pour le rendre compatible avec la protection du milieu et de la biodiversité. Sur le terrain, des sites d’accueil ont été bien différenciés des « zones de protection ». Par exemple, pour éviter l'érosion des dunes, le public est guidé vers des itinéraires précis balisés et délimités par des clôtures, équipés de panneaux d'information.

Limiter le risque d’incendie est un autre enjeu important. Les forestiers procèdent à des débroussaillages de sécurité et à l’élagage des arbres (sur les premiers mètres du tronc) le long des itinéraires les plus fréquentés et en périphérie des aires d’accueil.

> Les forestiers vous recommandent

Les parkings aménagés en lisière permettent d'accéder à l’océan et aux nombreuses plages.

Pour les promeneurs, plusieurs itinéraires parcourent la forêt entre Jard-sur-Mer et La Faute-sur-Mer. Ils permettent d’en découvrir les multiples facettes, comme le GR® 8 et le sentier côtier pour les amateurs de randonnées, ou le tronçon de La Vélodyssée pour les cyclistes. Cette piste cyclable tracée le long de la façade atlantique serpente sur 19 km entre plages et dunes boisées. Deux parcours sportifs et un circuit équestre sont aussi proposés.D’autres sentiers balisés, plus courts et en boucle, s'adressent à un public plus familial, ainsi que de nombreuses aires de pique-nique.

A proximité de la forêt, plusieurs sites naturels méritent le détour, en particulier le marais Poitevin et ses canaux creusés par l’homme au fil des siècles ; sans oublier la réserve naturelle de la Belle Henriette sur le rivage de La Faute-sur-Mer et de la Tranche-sur-Mer, ainsi que le site naturel du Hâvre du Payré, sur la commune de Jard-sur-Mer ; tous deux propriétés du Conservatoire du Littoral.

A Saint-Vincent-sur-Jard, vous pouvez visiter la maison de Georges Clémenceau. Le célèbre homme d’Etat y passa face à la mer les dix dernières années de sa vie. Il y créa un jardin sur la dune avec son ami, le peintre Claude Monet.

  • Situation : département de la Vendée (85) sur les communes de Jard-sur-Mer, Saint-Vincent-sur-Jard, Longeville-sur-Mer, La Tranche-sur-Mer, La Faute-sur-Mer
  • Altitude : de 0 à 40 m
  • Surface : 1.225 ha
  • Principales essences : Pin maritime (76%), Chêne vert (10%), Robinier (9%), autres feuillus (3%), résineux (2%) 
  • Aménagement forestier : 20 ans, de 2001 à 2020.