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Histoire et patrimoine

La Sainte-Baume, comme l'ensemble des forêts françaises, a été façonnée au cours des siècles par l’homme et ses activités.

De la forêt d'origine à la forêt d'aujourd'hui

Propriété des Cassianites, puis des Dominicains, la forêt d'origine fut nationalisée à la Révolution. Après les troubles qui s'en suivirent, elle fut confiée en 1838 à l'Administration des Eaux et Forêts puis, à partir de 1966, à l'Office national des forêts.

A partir de 1955, l'Etat procède à de nombreuses acquisitions (Béguines, Hubac, Taurelle...). La surface de la forêt domaniale a ainsi été multipliée par quinze en 40 ans.

Trois histoires différentes

  • La forêt de la Sainte-Baume peut se diviser en trois ensembles distincts, en lien avec leur histoire :
  • la vieille forêt dite "forêt d'origine" ou "monastique", comporte de très vieux arbres et constitue un patrimoine forestier d'une valeur biologique remarquable au plan national
  • les peuplements exploités de façon intensive jusqu'à la dernière guerre mondiale, par des coupes répétées de taillis (charbon de bois) et par le pastoralisme
  • des terrains autrefois cultivés et en partie en cours de colonisation forestière.

La hêtraie d'origine est un peuplement exceptionnel du fait de sa situation en région méditerranéenne
La hêtraie d'origine est un peuplement exceptionnel du fait de sa situation en région méditerranéenne © ONF

La forêt d'origine : un lieu protégé

« L'histoire plusieurs fois millénaire de la Sainte-Baume est dépendante des éléments naturels et restés vierges qui la composent : une montagne, un rocher (le Saint-Pilon), une caverne, une forêt. Tout concourt à faire de ce site un lieu éminemment religieux et sacré. Depuis des générations, l'homme l'a respecté comme tel et s'est toujours abstenu d'y déployer les constructions de son art. »
Ph. Devoucoux, 1989

La forêt d'origine a été de tout temps protégée. En 1299 déjà, le pape Boniface VII interdisait, sous peine d'excommunication, de toucher aux arbres. La forêt n'aurait fait l'objet d'aucune coupe planifiée jusqu'en 1790 ! 

Des ordonnances royales en faveur de la protection de la Sainte-Baume

En 1403, Louis II, comte de Provence, renouvelle la défense de chasser dans la forêt de la Sainte- Baume, d'y couper du bois et d'y faire paître les troupeaux.
En 1538, François Ier place la forêt sous "sauvegarde royale".
En 1564, Charles IX défend à ses capitaines "de couper du bois pour faire des galères, navires et autres vaisseaux de mer" et prescrit de laisser intacte toute la forêt de la Sainte-Baume.

Riche en très vieux Ifs, hêtres et chênes pubescents, cette forêt présente donc un très grand intérêt patrimonial. Elle constitue une importante zone d'étude pour l'observation de l'évolution des peuplements anciens (analyse des successions dynamiques, de la croissance, de la mortalité...).

Des traces des activités passées

On trouve des places à charbon dans le vallon de la Castelette et des vestiges de fours à chaux. Localisés surtout dans la forêt d'origine, les fours ont sans doute été utilisés pour la construction des bâtiments de la grotte.

On trouve encore des ruines de bergerie et de ferme à la Taurelle.

Des activités agricoles et pastorales toujours présentes

Un champ agricole
Des terres agricoles sont enclavées dans la forêt © Angelina Blais / ONF


Aujourd'hui encore, 50 ha de forêt domaniale font l'objet de cultures céréalières.

Un troupeau constitué de 1.000 ovins pâture dans les secteurs de la Taurelle, La Verrerie, ainsi que sur le plateau de Plan-d'Aups (transhumance inversée).

Les glacières

Le massif de la Sainte Baume abrite 32 anciennes glacières, dont quelques-unes ont été restaurées. Les anciens bassins de congélation sont des milieux humides et marécageux abritant des espèces rares d’une grande valeur (orchidées et fougères).

Autrefois considérée comme un produit de luxe, la glace issue de l'eau gelée des sources était conservée dans de vastes puits de 10 ou 20 m. En été, les blocs étaient débités puis vendus à Marseille ou Toulon.

Dans le Var, la Glacière de Pivaut a été acquise et restaurée par le Conseil général pour permettre son ouverture au public.