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En savoir plus La forêt, n°1 des pièges à sable

Les dunes bougent, c’est un phénomène naturel. Pour protéger les populations vivant le long des côtes, l’ONF se sert de la forêt. Explications.

Durant vos vacances, vous la traversiez souvent cette forêt, lorsque vous alliez à la plage et accrochiez votre vélo à deux pas de la dune. Savez-vous qu'elle n'existait pas il y a un siècle et demi, et qu'elle a été semée de la main de l'homme pour lutter contre les risques de déplacement du sable, qui pouvait recouvrir les habitations les plus proches ? Prenons la plus célèbre des dunes françaises : la Grande Dune du Pyla. Celle-ci se déplace en moyenne de 3 à 4 mètres par an. Imaginez un peu ! Sans les forêts dunaires, vous auriez du sable dans les chaussures jusque loin dans les terres.

Une forêt de protection

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Réserve naturelle des Dunes et marais d'Hourtin. © Giada Connestari

Les dunes, ces incroyables icebergs de sable, ne se réduisent pas à la partie visible au bord des plages : elles s'étendent parfois sur plusieurs kilomètres de large à l'intérieur du massif dunaire et sont aujourd'hui la plupart du temps accompagnées de vastes forêts domaniales. Les forêts qui accompagnent nos dunes sont de véritables pièges à sable limitant l'érosion et l'ensablement de la forêt, mais aussi des habitations alentour.

La végétalisation pour fixer le sable

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Les oyat, véritables pansements végétaux, fixent le sable des dunes. © Giada Connestari

Protéger nos dunes si appréciées grâce à la nature est un cercle vertueux bien connu des forestiers de l'ONF. Concrètement, il s'agit de stabiliser les dunes avec des pansements végétaux. Les plantations d'oyat, aussi appelées roseau des sables ou gourbet, sont notamment les plus efficaces. En vous promenant en bord de mer, vous êtes certainement déjà tombés sur cette graminée typique des cartes postales de l'ouest de la France.

Poussant dans le sable, l'oyat des dunes résiste à la sécheresse et s'avère parfait pour fixer le milieu dunaire puisqu'il piège les grains de sable dans ses racines et stoppe ceux qui sont transportés par le vent avec ses feuilles. L'oyat ralentit ainsi l'érosion grâce à son enracinement et à la hauteur de sa végétation pouvant atteindre presque un mètre. Près du littoral, attention à cette plante ! Son plus grand ennemi est le piétinement des marcheurs...

Des travaux pour aider la nature

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Ganivelles le long de la dune. © Nathalie Pétrel / ONF

En complément de la végétation, de nombreux autres pièges à sable sont installés par les forestiers. De la mise en place de branchages, de filets cocos ou pose de ganivelles - ces clôtures typiques formées par l'assemblage de lattes de bois, toutes les méthodes sont bonnes pour garder le sable doux et chaud de nos littoraux.

De la plage à la forêt : un monde de végétation

Les forêts domaniales du littoral et les dunes représentent aujourd'hui un écosystème complet de cinq zones interdépendantes. Au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la mer, les conditions vont être de plus en plus favorables à l'installation d'une végétation : de moins en moins de vent, de sel, de sable qui vole...

  • La dune embryonnaire : c'est la zone dont vous profitez le plus : le haut de plage ! Elle est juste après la limite de la mer, seules quelques espèces de plantes très tolérantes au sel vont pouvoir y pousser.

  • La dune blanche : herbacée avec du chiendent des sables puis de l'oyat.

  • La dune grise : avec une pelouse constituée notamment d'un tapis dense de mousses et lichens.

  • Le fourré préforestier : composé de jeunes arbres tordus, arbustes et arbrisseaux.

  • Et enfin la forêt dunaire.

"Face à l'érosion, l'ONF joue un rôle majeur"

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Loïc Gouguet, responsable technique littoral à l'ONF. © ONF

« Face aux phénomènes d'érosion marine qui se sont sensiblement accrus au cours des 40 dernières années (du fait entre autres de la diminution du stock sableux mobilisable par la houle), les préoccupations des collectivités et de l'État concernant les risques d'érosion et de submersion sont fortes. L'ONF joue ainsi un rôle majeur dans la gestion des cordons dunaires face aux risques naturels", Loïc Gouguet, responsable technique littoral à l'ONF.

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