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Bûcheron : en direct

Percevoir la dynamique d’un arbre

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Chaque arbre est un cas particulier. L'arbre lui-même d'abord : feuillu ou résineux, hauteur, diamètre du tronc, arborescence de la tête, droit ou fourchu, bien vertical ou légèrement penché. Son environnement physique ensuite : sol plat ou pentu, sol sec ou trempé, peuplement dense ou aéré.

L'art du bûcheron consiste à intégrer ces nombreux paramètres pour en déduire la meilleure manière de procéder à l'abattage, car ils influent sur la dynamique de l'arbre : chacun réagit différemment et la bonne mémorisation de ces paramètres permet au bûcheron d'anticiper ou de s'adapter pour ne pas être surpris par les réactions de l'arbre.

Petits et gros arbres

Les conditions d'abattage ne sont pas les mêmes, selon que le bûcheron procède à l'abattage d'un gros arbre très haute, et d'un arbre de faible diamètre.

Trois éléments fondamentaux différencient petits et gros arbres : l'envergure, le poids et le risque de dégâts.

L'envergure : la tête d'un gros arbre peut dépasser facilement un diamètre de 10 mètres. Manœuvrer un arbre avec une telle amplitude en hauteur et en largeur, n'est forcément pas aisé. Ce volume doit être intégré dans la décision de la direction d'abattage.

Le poids : un hêtre de 30 mètres de haut et 80 cm de diamètre au pied, pèse de l'ordre de 10 tonnes. Le challenge consiste à diriger l'abattage à partir d'une zone très restreinte, par les entailles avant et arrière au pied de l'arbre. C'est la fameuse charnière que laisse le bûcheron entre ces deux entailles. Cet élément essentiel permet d'orienter la chute, avec l'aide si nécessaire de coins métalliques qui permettent de forcer la direction de chute.

Le risque de dégâts : étant donné l'importance de la tête de l'arbre et de son poids global, le risque de casser ou d'abîmer les arbres en périphérie existe. Le bûcheron cherche par tous les moyens à éviter cette « casse » d'arbres appelés à rester pour de nombreuses années encore. Différents paramètres lui permettent de réussir un bon abattage : choisir l'endroit le plus ouvert, « faire la place d'abattage » en retirant au préalable des petits arbres de peu d'avenir, ou encore diriger la tête des arbres sur les chemins de débardage ouverts.

Ces trois critères existent toujours, mais leur importance diminue avec les petits arbres : envergure nettement plus réduite, poids beaucoup plus faible, risque d'abîmer des arbres alentour bien moindre car un petit arbre peut se glisser entre deux grands.

Les chablis, un abattage plus complexe

Les chablis sont des arbres renversés ou cassés par le vent ou le poids de la neige.

Leur exploitation exige un grand professionnalisme. En effet, l'abattage et le façonnage sont particulièrement difficiles et dangereux : les bois sont sous tensions et peuvent se détendre brusquement ; les souches déracinées s'écroulent lourdement.

Il est recommandé de travailler en équipe et d'utiliser des engins pour désencrouer ou tirer les arbres dangereux et instables. Il faut procéder méthodiquement et sortir les bois déjà façonnés avant d'intervenir sur d'autres arbres.

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