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Les champignons des bois

Les champignons occupent pratiquement tous les types d’écosystèmes terrestres et toutes les niches écologiques. Leur abondance et leur diversité sont particulièrement grandes dans les écosystèmes forestiers où ils sont présents dans le sol, l’humus et les organes des arbres. Ce que l’on voit d’eux, pied, langue ou chapeau, n’est que la partie visible d’une étrange vie cachée…

Menaces

Les champignons sont sensibles aux modifications du milieu et à la pollution. Le mycélium peut être affecté par le tassement du sol ou par le trop fort piétinement. Les… Plus sur: Menaces

Un règne à part

Comme les végétaux, les champignons sont immobiles. Comme les animaux, ils se nourrissent aux dépens d'autres organismes.

Privés de chlorophylle, dépourvus de racines, de feuilles et de tiges, ils ont longtemps intrigué les scientifiques, qui les classent aujourd'hui dans un règne à part, ni animal ni végétal : le règne fongique (la fonge).

Ils sont partout

Les champignons se comptent par milliers d'espèces. Le nombre d'espèces recensées à ce jour est d'environ 70.000. Chaque année sont décrites de nouvelles espèces pour la France et pour la science. Certains scientifiques avancent le chiffre de 1,5 millions de taxons en faisant l'hypothèse que les champignons sont cinq fois plus nombreux que les plantes.

Pour la plupart microscopiques, ils font partie de la vie de tous les jours : on les trouve aussi bien dans le levain du pain que parasitant des plants de rosiers ou encore... les pieds de l'homme ! Ils sont capables de coloniser tous les milieux : le sol, l'eau, les roches, la terre, les plantes ou des arbres.

Du plus petit au plus grand

Certains champignons comme les levures sont unicellulaires. D'autres comme les armillaires peuvent couvrir une surface considérable. En 2003, des scientifiques suisses ont mis en évidence le plus grand champignon d'Europe : une armillaire à squames foncées qui s'étend sur une surface d'environ 37 hectares et est âgée de plus de 1000 ans.

Le record mondial est détenu dans les forêts de l'Etat d'Orégon aux USA par un individu de la même espèce d'une surface de 900 ha et d'un poids estimé à 600 tonnes. Il peut être considéré comme l'organisme vivant le plus grand sur terre.

A la fois visibles et invisibles, même chez les macroscopiques

Les "champignons" que l'on observe habituellement ne sont que la partie visible d'êtres vivants dont le plus important est caché. Ce bolet, cette langue de bœuf ne constituent en effet que la fructification du champignon, son "porte-graines" ou plutôt son "porte-spores", appelé sporophore ou carpophore.

L'essentiel, la forme végétative se trouve sous terre ou dans l'arbre : il s'agit du mycélium, constitué de très fins filaments, souvent invisibles. Le mycélium représente 99% du poids et le sporophore 1%. Il existe aussi des champignons à fructification souterraine comme les truffes. 

En dehors des fructifications, les champignons peuvent aussi être observés sous forme de rhizomorphes (faisceaux de mycélium semblables à des racines), de mycorhizes ou de sclérotes (agglomération de mycélium sous forme de sphères ou de masses).

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Illustration © Hubert Voiry / ONF

Sous la dépendance du climat

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Illustration © Patrick Blanchard / ONF

Même si le champignon est présent sous forme de mycélium, l'apparition du sporophore est sous la dépendance des conditions climatiques et elle peut être fugace. La saison la plus propice étant l'automne mais certaines espèces n'apparaissent qu'au printemps.

La fructification n'est pas toujours fidèle chaque année : tout le monde sait qu'il y a de bonnes et de mauvaises années à champignons. Par contre, certaines espèces sont dites pérennes : la fructification persiste toute l'année comme certains polypores, voire plusieurs années comme l'Amadouvier.

La fonge, le règne des champignons

Les champignons autrefois classés parmi les végétaux constituent aujourd'hui un règne à part (la fonge) : ce sont des eucaryotes pluricellulaires comme les animaux et les végétaux ; ils sont hétérotrophes pour le carbone comme les animaux, mais ils ont une paroi cellulaire et sont immobiles comme les végétaux.

Ils ont recours à trois stratégies pour se procurer le carbone : saprotrophisme, symbiose ou parasitisme.

Ils sont caractérisés en plus par :

  • la production d'enzymes et la nourriture par absorption
  • la présence de chitine dans les parois cellulaires et de glycogène dans les vacuoles
  • la production de substances proches de celles fabriquées par notre organisme ; d'où leur utilisation possible en pharmacologie
  • la possibilité de développement exclusif d'une reproduction asexuée.
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