Les champignons, ailleurs dans le monde
Les champignons font aussi l’objet d’études approfondies à l’étranger. Voici quelques exemples en Europe et en Amérique du Nord.
En Europe
Les Suisses sont sensibilisés à la protection des champignons. Suite aux alertes des amateurs de champignons, dans les années 1970, les pouvoirs publics se sont posés la question de la raréfaction d'espèces comestibles. Ils ont créé en 1975 puis en 1990 deux réserves mycologiques pour évaluer l'influence de la cueillette, du piétinement et de la sylviculture. Les premières observations laissent penser que l'impact de la cueillette est faible sur la fructification des espèces. S'agissant d'observations à long terme, la prudence est de mise. Toutefois, une autre expérience a montré que le piétinement avait des effets négatifs sur la « fructification » de la Chanterelle jaunissante.
Dans le domaine de la biodiversité, la Suède fait figure d'exemple en matière d'études sur la diversité fongique. Ce pays prend déjà largement en compte des champignons dans sa gestion des espaces forestiers. Basées sur près de dix années d'inventaires et d'études, des listes de champignons et de lichens sont actuellement utilisées pour caractériser la naturalité ou la biodiversité de la forêt.

En Amérique du Nord
Au Québec et en Orégon, la récolte industrielle des champignons forestiers est une réalité. Le marché est influencé par le Matsutake dont les japonais sont très friands. Le marché français, fortement importateur, intéresse aussi le Québec. Toutefois les espèces ramassées dans la forêt boréale sont légèrement différentes des espèces prisées en France. En plus du Matsutake, on récolte au Québec le Sarcodon imbriqué, la Dermatose des russules et dans une moindre mesure les cèpes ou les chanterelles. Dans l'Orégon, on s'intéresse aussi à la Truffe blanche (Tuber gibbosum) qui pousse sous douglas.
Au Québec, la perspective de voir se développer ce genre d'activité commerciale a toutefois suscité au niveau gouvernemental des préoccupations sur les impacts potentiels des récoltes ou des pollutions sur la conservation de la ressource.
Aux Etats-Unis, les axes de recherche recouvrent toutes ces préoccupations sans oublier le nécessaire approfondissement des connaissances sur la biologie et l'écologie des champignons, et l'importance de la vulgarisation auprès des gestionnaires des forêts. Une réflexion est aussi menée sur la sylviculture à pratiquer pour améliorer la production de champignons.
Par ailleurs l'impact économique du ramassage des champignons a été évalué à 40 millions de dollars pour l'année 1992 dans les Etats de l'Oregon, Washington et de l'Idaho.