Le mélèze, conifère d’exception
Attention, mesdames et messieurs, vous avez devant vous un arbre bien particulier : le mélèze, Larix decidua.
Je suis le seul à perdre mes aiguilles à l'automne !
Je me présente : membre de la famille des Pinacées, comme le Cèdre, l'Epicéa, le Pin et le Sapin, je suis un conifère.
Mais attention, n'allez pas conclure que je garde mes aiguilles toute l'année ! Pas question, je m'en débarrasse à l'automne.
Comme chez les feuillus, mes aiguilles jaunissent, rougissent et brunissent avant de tomber. Et je suis le seul conifère d'Europe à le faire !
Mon nom français est originaire du Dauphinois et vient du mot "mel", le miel.
Quant à mon genre, Larix, c'est mon nom en latin classique.
Je suis un montagnard
Arbre de montagne, je pousse entre 1200 et 2400 m d'altitude.
En dessous de 400 m, je suis souvent accompagné du Pin sylvestre, tandis que le Pin cembro me tient compagnie au-dessus de 2000 m.
En moyenne montagne, je me plais à décorer le versant Nord, l'ubac, tandis qu'en haute montagne, pas de distinction, je pousse sur les deux versants.
Ce que j'aime ? Avoir les pieds au frais et la tête au soleil, sur l'ubac.
Pionnier
Espèce pionnière, je peux recoloniser la pelouse alpine.
En laissant tomber mes aiguilles au sol, je favorise la formation d'humus propre à accueillir les graines des autres conifères.
Et puis, je suis plutôt sympa pour les fleurs : mon feuillage vert clair est aéré, laissant passer le soleil. Géranium et orchis à odeur de sureau (orchidée) en profitent bien !
Des cônes qui habillent ma nudité hivernale
Malgré mon feuillage caduc, je reste un conifère, ce qui implique le port de cônes.
A la fin du printemps, alors que j'ai reconstitué mon stock d'aiguilles, mes chatons apparaissent.
Les mâles sont jaunes, petits, nombreux et pendent au-dessous des branches. Ils distribuent leur pollen au gré du vent et des insectes qui vont polliniser les chatons femelles.
Ces derniers sont moins nombreux, un peu plus grands (2 cm environ), rouge vif et tournés vers le ciel.
Mes cônes sont ovoïdes, de couleur brune et mesurent 3 à 4 cm.
Leurs écailles fines et pointues protègent les graines brunes, luisantes et munies d'une aile, qu'ils libèrent à la fin de l'été.
Ils restent longtemps attachés sur mes branches et il n'est pas rare d'observer en même temps des cônes de l'année en cours et de l'année précédente.
Des aiguilles en bouquets
Au fait, je ne vous ai même pas dit à quoi je ressemblais !
Mon tronc est droit, pourvu d'une écorce grise et brun rougeâtre, d'abord lisse, puis se fendant en plaques.
De croissance lente, il me faut 20 à 30 ans pour atteindre 3 ou 4 m de haut. Ma taille maximale avoisine les 40 m.
Mon port conique est étroit et mes rameaux sont tombants, comme ceux de l'épicéa.
Mes aiguilles sont groupées en bouquets de 20 à 40, sur des rameaux courts. Elles sont molles, vert clair et mesurent 3 cm.
Ma durée de vie atteint les 600 ans.
Le chêne de la montagne
Toujours aussi exceptionnel, mon bois, fruit d'une croissance lente, est le plus durable et le plus solide des bois de conifères.
Imputrescible, il est utilisé pour fabriquer des bateaux, des charpentes, des bardeaux de toiture, des traverses de chemin de fer.