L'Alisier torminal
Je suis un fruitier grand et fort, à la chair réputée pour réaliser des placages décoratifs.
Un fruitier de forêt
Je suis l'alisier, de mon nom latin Sorbus torminalis. Vous voulez que je vous présente ma famille ? C'est celle des Rosacées, tout comme le poirier et le pommier sauvages, le cerisier à grappes et le merisier.
De croissance assez lente, je ne suis pas très grand : pas plus de 25 m. Mon tour de tronc est en moyenne de 2,3 m. Mes branches sont étalées et ma cime largement ovale et fournie.
Essence caduque, de demi-ombre, je m'enracine profondément dans les sols limoneux, meubles, généralement riches en calcaire.
Adepte de bois et des basses altitudes, je suis présent dans une grande partie de la France, mais souvent de façon éparse, et associé à des hêtres, des frênes ou des chênes.
Mon écorce et mon bois

Mon bois, blanc rosé, est lourd, homogène et très élastique. Il est utilisé pour fabriquer des pièces d’ébenisterie ou de machines, des instruments de musique, des gravures et des sculptures. Débité en feuilles ou en placage, il habille de grands panneaux décoratifs.
Des feuilles en forme de grenouilles aplaties
Je porte des feuilles au profil original, qui ne ressemble à aucun autre. Dentées, largement ovales, elles sont formées de trois à cinq paires de lobes profonds : une première paire de lobes très pointus et triangulaires à la base, les paires suivantes plus larges et de plus en plus courtes.
Mes feuilles mesurent environ 10 cm de long et presque autant de large. D’un vert foncé et brillant sur le dessus, elles sont plus pâles et velues sur le dessous. A la fin de l'été, elles virent au jaune, brun ou cramoisi. Leur pétiole est cannelé, un peu velu lui aussi.
En mai-juin, je fleuris : de petites fleurs blanches bisexuées d’environ 1,2 cm de large portées par un pédicelle laineux et insérées sur la tige à des niveaux différents.
Ma pollinisation est assurée par les insectes.
Mes brunes alises, des fruits recherchés par les oiseaux
Ce sont des baies globuleuses grosses d’environ 1,5 cm qui, en mûrissant, passent du vert-brun à un brun ponctué de clair, en passant par le rouge orangé. Ils peuvent être mangés, mais seulement lorsqu’ils sont trop mûrs et commencent à se décomposer.
Je me reproduis souvent par drageonnement, grâce aux rejets qui s’élèvent de mes racines.
Le savez-vous ?
Mes fruits, très riches en tanin, sont réputés soigner les diarrhées et la dysenterie. D’ailleurs, le mot latin torminalis, présent dans mon nom, signifie « bon pour les coliques ».
Plus sympathique, mes alises donnent aussi une excellente eau-de-vie.