Lettre d'information
Lettre d'information Cigogne noire - N° 2
Collection | Cigogne noire info |
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Editeur | Office national des forêts / Ligue pour la protection des oiseaux |
Publié en décembre 2013 - 22 pages - Format : 21 x 29.7 cm |
Cette feuille de liaison Cigogne noire (Ciconia nigra) permet de valoriser les actions entreprises par le réseau national Cigogne noire et de diffuser l’information sur cette espèce mal connue auprès du grand public mais aussi des ornithologues.
Fruit de la collaboration entre la LPO France et l’ONF, elle vient compléter la démarche de sensibilisation et le partenariat né pour la création du site Internet commun dédié à la Cigogne noire.
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Lettre d'information Cigogne noire - N° 2
Edito
L’oiseau farouche et forestier, au caractère mystérieux et attirant, avec son étrange masque rouge, représente comme le négatif de sa cousine, la Cigogne blanche, par le plumage mais aussi par l’éthologie, encore que des contacts interspécifiques puissent exceptionnellement exister, comme pour cet oiseau lorrain.
La Cigogne blanche fréquente quasi exclusivement des milieux ouverts, alors que la Cigogne noire est largement tributaire des massifs forestiers ; la Cigogne blanche peut être sociale, ce qui n’est pas le cas de la Cigogne noire, même si nous avons appris, grâce aux balises, que les contacts intraspécifiques pouvaient être nombreux et souvent musclés, beaucoup d’oiseaux visitant des nids, occupés ou non.
Aux conditions de reproduction très défavorables pour l’avifaune en 2013 (forte pluviosité, froid, entraînant une mortalité des embryons ou des poussins par hypothermie, et, pour notre espèce, niveaux d’eau trop élevés, donc défavorables à la pêche), s’ajoute, si l’on en juge par le nombre d’oiseaux retrouvés morts, une forte mortalité anthropique des adultes, risquant d’impacter de manière significative une espèce longévive.
Il est devenu d’une extrême banalité d’affirmer que la Cigogne noire est une espèce parapluie ou ombrelle, comme l’on voudra. Mais on ne répétera jamais assez l’inanité de toute protection, sans la préservation des milieux par elle habités : forêts tranquilles avec gros arbres, petits ruisseaux, têtes de bassin et zones humides, milieux encore relativement préservés, mais pour combien de temps ?
Quelques protecteurs l’oublient trop souvent, parce qu’ils sont obnubilés par la protection d’un oiseau avec lequel ils ont légitimement tissé des liens affectifs très étroits. Mais surtout cela arrange bien les décideurs, parce que l’intérêt pour la seule espèce crée un écran de fumée et sert d’alibi à la destruction générale des milieux, au nom d’intérêts particuliers.
La richesse de ce numéro illustre la diversité croissante des partenaires et des actions concernant la Cigogne noire mais nous montre surtout la nécessité de raisonner à l’échelle internationale. Il existe un brassage des reproducteurs, sur lequel nous éclairera un jour, pourvu que les moyens nous en soient donnés, l’étude du polymorphisme génétique de la population à l’échelle européenne. En témoigne ce poussin, bagué d’un arbre en Bourgogne, et retrouvé nicheur dans une falaise, près du Tage, au Portugal.
Les captures à la cage-piège et les données de suivi satellitaire nous démontrent chaque jour l’importance des haltes migratoires, européennes ou africaines, auxquelles les oiseaux témoignent une grande fidélité.
Le suivi satellitaire nous renseigne aussi sur le caractère crucial des conditions d’hivernage en Afrique.
C’est pourquoi œuvrer à des partenariats internationaux et intercontinentaux représente une nécessité. L’Afrique détient un rôle crucial en ce domaine, ce qui nous fait un devoir d’essayer de monter des actions avec elle, malgré les difficultés rencontrées sur place : déficit d’information, manque de moyens et insécurité par exemple.
De telles actions ne doivent pas se cantonner à la Cigogne noire mais, ce qui ne manquerait pas d’induire des bénéfices collatéraux, tenter de faire avancer un peu une prise de conscience des menaces écologiques de toutes sortes qui pèsent sur la planète, en un continent qui connait d’autres priorités.
Luc Strenna,
responsable, avec l’aide
de Frédéric Chapalain,
du programme de baguage
national sur la Cigogne noire
Lettre d'information Cigogne noire - N° 2
Mot de l'éditeur
Cette lettre d’information paraît une à deux fois par an.
Elle bénéficie du soutien de Cemex.
Mot de l'ONF