Le patrimoine naturel
Le patrimoine naturel de La Réunion est exceptionnel. Face aux diverses menaces qui pèsent sur ces milieux, il est nécessaire d’agir et de se doter d’outils de protection efficaces.
Forêt primaire, forêt secondaire
On dit qu’une forêt ou qu’un milieu naturel est primaire lorsqu’il n’a jamais été modifié par l’homme. Leur destruction est irréversible.
A l’inverse, les forêts ou milieux
Une situation exceptionnelle
Aujourd'hui, La Réunion demeure un espace préservé d'exception, avec plus de 35% de sa surface encore couverte par des forêts ou des formations végétales primaires. En comparaison, on en compte moins de 2% à Maurice ; pratiquement aucune à Rodrigues ; et à Madagascar, les forêts primaires encore présentes diminuent de façon très alarmante du fait de la déforestation pour l'agriculture et l'approvisionnement des villes en charbon de bois.
Avec les autres îles du Sud-Ouest de l'océan Indien, La Réunion a été classée parmi l'un des 34 " hauts lieux " de la biodiversité au niveau mondial.
Ce patrimoine naturel, richesse de l'île, doit maintenant être préservé des incendies, du développement des activités humaines, et de sa plus grande menace : l'envahissement par des espèces exotiques. La responsabilité collective est donc très forte pour pouvoir transmettre aux générations futures la diversité des milieux naturels originaux du point chaud de la biodiversité sur lequel ils vivent.
L’action de l’homme par le passé a pu pénaliser le milieu naturel
L'installation de l'homme au XVIIe siècle marque le recul des milieux primaires et la disparition de nombreuses espèces animales, pour assurer la survie des nouveaux arrivants.
La valorisation agricole (café, canne à sucre, géranium...) et l'urbanisation galopante (villes, routes...) ont entraîné un défrichement massif des forêts, principalement à basse altitude : les savanes à Lataniers (palmier) ont totalement disparu, et les forêts semi-sèches et de bois de couleurs des bas subsistent à l'état de reliques.
La chasse et l'exploitation excessive y ont également fait disparaître de nombreuses espèces, dont la moitié des espèces d'oiseaux (perroquet Mascarin par exemple) et la tortue géante de Bourbon.
Mieux protégées par le relief puis par la création d'un domaine forestier public, les forêts d'altitude ont été plus épargnées et les végétations n'y ont guère subi de transformations.
Aujourd’hui, des menaces persistent, une nouvelle est apparue

Si ces grands défrichements appartiennent au passé, les incendies, le braconnage et les dégâts causés par les animaux divagants menacent encore gravement certaines forêts.
Une autre menace, silencieuse mais redoutable, plane sur les milieux naturels réunionnais... En effet, pour ses besoins ou par accident, l'homme a introduit sur l'île des milliers de nouvelles espèces. Une centaine d'entre elles se sont échappées des champs ou des jardins et ont commencé à envahir les milieux naturels.
Se reproduisant rapidement et abondamment, elles prennent progressivement la place des espèces indigènes, qu'elles peuvent faire totalement disparaître. Elles constituent donc de véritables « pestes » végétales ou animales pour la flore et la faune d'origine. Certaines sont maintenant bien connues (Raisin marron, Longose, Merle de Maurice, Galabert...). D'autres risquent de le devenir bientôt (Herbe de la Pampa, Hortensia...). Et les voyageurs continuent d'introduire chaque jour de nouvelles espèces...
On compte plus d'une centaine de « pestes végétales » avérées à La Réunion.