Des milieux naturels très différents
La très grande diversité des formations végétales reflète celle des sols et des climats. Les scientifiques ont ainsi dénombré 116 « habitats », qu’ils ont regroupé dans quatre grands types de milieux naturels : les forêts des régions chaudes et humides, les forêts des régions chaudes et sèches, les forêts de montagne et les landes de haute altitude.
Divers types de formations indigènes se sont différenciés
Type de végétation | Caractéristiques |
Forêt de Bois de couleur des Bas | Forêt humide hétérogène de basse et moyenne altitude |
Forêt sèche sous le vent (presque entièrement disparue) | Forêt sèche hétérogène de basse altitude |
Forêt de Bois de couleur des Hauts, forêt de Tamarins des Hauts | Forêt humide de montagne |
Lande et arbustes | Formations arbustives éricoïdes (= aspect de bruyères) de haute altitude |
Les milieux de basse et moyenne altitude
- Milieux littoraux
Sur 207 km de côtes, le littoral réunionnais est étonnant de diversité. Des plages de sable blanc (corallien) ou noir (basaltique) s'étendent sur la côte Ouest et se parent de Filaos, au pied desquels rampent les longues tiges de Patates à Durand. On trouve aussi, dans l'Est de l'île, des plages de galets hostiles à l'implantation végétale. Dans le Sud-Est, les Vacoas et les pelouses littorales dominent les falaises basaltiques et les trottoirs rocheux battus par l'océan.
- Savane et forêt sèche
Sous le climat semi-aride de la côte sous-le-vent, les savanes herbeuses aux teintes fauves et les fourrés d'épineux occupent aujourd'hui de vastes étendues. Les vestiges de forêts semi-sèches subsistent sur les pentes encaissées des ravines, et abritent un grand nombre d'espèces rares et protégées (Bois de senteur, Bois d'éponge,...)
- Forêt de Bois de Couleurs des Bas
La forêt de Bois de couleurs des Bas a principalement été préservée dans le Sud Sauvage (Saint-Philippe) ainsi que dans l'Est à moyenne altitude. Cette forêt présente la richesse floristique la plus importante à La Réunion, avec plus de 40 espèces d'arbres dont le Petit et le Grand natte, le Bois de perroquet, le Bois de pomme rouge... Sous une dense canopée atteignant les 20 m de hauteur, on circule aisément dans le sous-bois dégagé où les épiphytes (fougères, mousses, orchidées) contribuent à créer la magie de cette forêt.
Les milieux de montagne
L'étage frais et humide de montagne, qui s'étend de 800 / 1000 m à 1600 / 2000 m selon l'orientation des versants, accueille les fourrés et forêts préservés de montagne.
La forêt de Bois de couleurs des Hauts, avec une végétation luxuriante et abondante, est une parfaite représentation des " forêts tropicales ". Enveloppées de brumes fréquentes, ses arbres se couvrent généreusement de mousses, lichens, et autres plantes épiphytes. De la basse canopée (8-10 m), où se mêlent des arbres comme le Mapou, les Mahots, ou le Bois de tambour, émergent les nombreuses fougères arborescentes qui érigent leur parasol au-dessus des plus grands arbres.
Typiques de la Réunion, les forêts de Tamarins des Hauts s'étendent largement sur des zones planes et régulièrement soumises aux incendies. Dans ce type de formation pionnière qui évoluera à terme en forêt de bois de couleurs des Hauts, le Tamarin s'associe volontiers au bambou Calumet, au Brande vert ou aux bois de couleurs. Sensibles aux vents cycloniques, les Tamarins s'inclinent et revêtent un aspect sinueux, caractéristique de ces forêts lumineuses.
Sur les versants exposés aux pluies, les sols marécageux ont favorisé l'installation des fourrés à Vacoas des Hauts. Les racines échasses de ces Pandanus de montagne, entremêlées à d'autres végétaux, forment un fouillis inextricable et rendent ces milieux impénétrables.
La végétation des hautes altitudes
Soumis aux conditions climatiques extrêmes des hautes altitudes, les forêts denses et vertes laissent progressivement la place aux paysages de landes rabougries. A partir de 1700 m, ces milieux s'étendent à perte de vue. Les fourrés éricoïdes, dominés par les brandes et les Ambavilles, changent de physionomie et deviennent plus épars avec l'altitude. Au milieu de ces vastes étendues apparaissent parfois des bosquets de Petit Tamarin des hauts. Les pelouses altimontaines viennent aussi s'intercaler entre ces paysages de bruyères. Sur les parties sommitales du Piton de la Fournaise, les espaces se dénudent et abritent une végétation discrète et rare.