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Retour sur... L’aventure de la création des réserves à La Réunion

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Illustration © Julien Triolo / ONF

En 1958, une première étape avec la création de la réserve biologique de Mare Longue

Après la départementalisation, l'action de l'ONF s'est portée essentiellement sur la constitution de forêts de production (Cryptoméria, Tamarin des Hauts, Bois de Couleurs...) pour répondre aux besoins en bois de la population locale. Cette sylviculture de production est cependant restée limitée à moins de 4% de la surface gérée, le plus souvent sur des terrains déjà exploités par le passé.

Parallèlement, des voies d'accès et des équipements touristiques ont été aménagés pour accueillir le public local et extérieur, de plus en plus désireux de sortir des villes pour profiter du bon air et des paysages magnifiques des forêts.

Lorsque les connaissances scientifiques ont commencé à mettre en avant la richesse et la fragilité des écosystèmes réunionnais, il est apparu de plus en plus nécessaire de les préserver. Dès 1958, de façon novatrice mais encore très modeste, 21 ha furent classés en réserve biologique à Mare Longue.

En 1982, la création de 12 nouvelles réserves est préconisée

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Illustration © Julien Triolo / ONF

Publié en 1977, le remarquable travail réalisé par Thérésien Cadet, reprenant celui de Pierre Rivals, fit progresser de façon déterminante les connaissances sur la végétation de La Réunion. Il fut aussi à l'origine de l'agrandissement de la réserve de Mare Longue et de son classement en réserve naturelle en 1981. À la même époque, débuta la rédaction de la Flore des Mascareignes.

Dans les années 1980, un projet de constitution de nouvelles réserves est élaboré à la suite de réunions entre l'ONF, la SREPEN (Société réunionnaise pour l'étude et la protection de l'environnement), l'Université de La Réunion et le Muséum d'histoire naturelle de Saint-Denis. Pour faire aboutir ce projet, l'ONF demande une mission pour la création de réserves biologiques sur le domaine forestier. Confiée à Jean Bosser (principal rédacteur de la Flore des Mascareignes), elle débouchera en 1982 sur un rapport préconisant la création de 12 nouvelles réserves sur environ 8.200 ha au total. Ce document sera complété en 1989 par un rapport de l'UICN sur la conservation des écosystèmes forestiers à La Réunion, qui fera des recommandations complémentaires sur un millier d'hectares environ.

Les réserves sont vite plébiscitées

À partir de 1985, 11 réserves biologiques et une réserve naturelle seront créées progressivement suivant les préconisations du rapport Bosser et de l'UICN, mais en allant largement au-delà sur les surfaces classées (près de 4 fois plus en moyenne).

Les années 1980 ont donc constitué un tournant dans la politique de l'ONF et des collectivités locales - en particulier la Région tout nouvellement créée -, où les objectifs de conservation de la biodiversité prennent une place de plus en plus importante par rapport à ceux de production et d'accueil du public jusque-là dominants.

Cette politique sera formalisée en 2002 dans les Orientations régionales forestières qui consacrent, pour les espaces forestiers à La Réunion, la priorité de la conservation par rapport aux autres fonctions.

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