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Se nourrir en forêt

Dans la gigantesque verdure de la forêt, la faune sait trouver sa nourriture: végétaux, fruits, proies... sans oublier la nécessaire boisson: eau de mare ou de rosée.

A la recherche de l’eau

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Illustration © Claude Pichard / ONF

La forêt est un milieu frais qui retient facilement la pluie, pourtant les cuvettes d'eau ne sont pas toujours fréquentes.

Or, comme pour l'homme, boire est pour l‘animal un besoin vital et la recherche de l'eau est toujours prioritaire sur celle de la nourriture.

Si les animaux peuvent trouver leur nourriture sur place ou autour de leur logis, boire leur impose souvent de bien plus se déplacer. Ils ne connaissent en effet pas le moyen de stocker l'eau, aussi il leur faut se rendre au point d'eau où les mènent de nombreux sentiers.

De l’eau buvable

La faune repère les récipients naturels au cours de ses déplacements.

Mares, cuvettes de terrain, ornières de chemin, fossés, cavités de souches... tout est bon pour disposer d'eau facilement accessible.

La moindre goutte est parfois précieuse. La rosée du matin est une grande pourvoyeuse d'eau : c'est pour cela, entre autres, que les animaux mangent à l'aube. Au printemps, le pic tambourine sur les troncs pour avoir accès à la sève montante et faire goutter ce succulent breuvage.

Lecture de crottes

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Illustration © Marc Solari / ONF

Chaque animal possède son propre régime alimentaire et développe des techniques particulières pour se nourrir. Les restes des repas sont des indices précis pour comprendre les mœurs et les pratiques liées à l'alimentation.

«Montre-moi ta crotte et je te dirai quel régime tu as !». Carnivores, omnivores, insectivores ou herbivores : les excréments nous en disent beaucoup sur les goûts de la faune.

Le cerf, le lièvre, le chevreuil, tous herbivores ont des laissées caractéristiques : elles ressemblent à des balles de carabines. Elles sont très abondantes car les végétaux ont peu de valeurs nutritives.

Les fumées des carnivores sont moins abondantes, car la chair est presque entièrement assimilée. Ces fumées ont une forme plutôt effilée avec une extrémité étirée, comme chez le renard ou la martre. On y retrouve parfois des esquilles d'os, des poils et des plumes.

Les crottes des insectivores, comme le hérisson, la musaraigne ou la chauve souris, contiennent des débris de carapaces d'insectes.

Le savez-vous ? Pelotes sans laine

La pelote de réjection n'est pas un excrément mais une boule rejetée par le bec de certains oiseaux prédateurs tels les rapaces ou les corbeaux.

Elle est composée de débris alimentaires non digérés et agglomérés par un mucus collant. Après la digestion, les restes - petits os, poils, ongles et noyaux - sont expulsés.

Les pelotes de réjection de la chouette hulotte se retrouvent ainsi en tas au pied de son arbre perchoir.

Ouvre-boîte

Déchiqueter, décortiquer, casser, grignoter, fendre, chaque animal a sa technique pour atteindre l'objet de sa convoitise. Il compte d'abord sur ses outils naturels : dents, bec, langue.

Le perçage d'une faine, d'un gland, d'un noyau de merise par un petit rongeur forestier porte toujours la même signature : un trou sur le côté.

Le mulot par exemple a des dents affûtées comme un ciseau à bois. Il laisse sur la noisette un trou arrondi, avec l'empreinte de ses incisives.

La mésange, elle, s‘attaque à la noisette avant qu'elle ne soit mûre : la coque est plus tendre pour son bec.

Le bec croisé, lui, dispose d'un bec aussi efficace qu'un ouvre-boîte pour les cônes d'épicéa, dont il fait éclater les écailles.

Forges et marteaux

La grive musicienne transporte les escargots dont elle se nourrit sur un site particulier, souvent un dessus de souche que l'on nomme forge. On y retrouve des coquilles éclatées et un petit caillou qu'elle utilise pour fracasser les escargots.

Le pic épeiche coince un cône dans une grosse crevasse d'un pin puis le martèle pour en récupérer les graines : le bec sert de marteau et le tronc de l'arbre d'enclume. Au pied de l'arbre, les cônes de pins s'accumulent peu à peu.

La sittelle utilise la même technique mais les noisettes évidées restent coincées dans les fissures de l'écorce.

Gagner le gagnage

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Illustration © Alain Blumet / ONF

Le gagnage est le lieu où les cervidés se rendent pour se nourrir : une prairie, une parcelle de jeunes arbres, un chemin enherbé, une haie...

Le cerf y absorbe des graminées de toutes sortes, le chevreuil y trouve ronces et bourgeons.

Le lever du jour et la tombée de la nuit sont les moments privilégiés pour se nourrir. Le matin est particulièrement apprécié pour l'eau de la rosée, le soir pour sa fraîcheur après les journées estivales.

Parfois un effet de tonte est visible sur la végétation, révélant une pression trop forte d'une population par rapport à la nourriture disponible. C'est pourquoi les forestiers entourent d'une clôture les parcelles mises en régénération pour protéger les jeunes pousses durant les premières années de croissance.

Faire des réserves

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Illustration © Alain Pacouil / ONF

Le comportement de l'écureuil est typique des animaux qui stockent de la nourriture.

Dès l'été, il prépare l'hiver en repérant des cachettes possibles au creux des racines. Il y dépose des faines, des noisettes, des fruits de l'églantier puis recouvre le tout de feuilles pour les dissimuler.
L'hiver venu, il n'a pas spécialement la mémoire des lieux mais il connaît bien son parcours. C'est en progressant sur ses petits sentiers qu'il retrouve les sites de stockage.

La chouette hulotte, elle, se constitue un garnier dans une cavité distincte de son habitat, mais à proximité. Elle y conserve mulots et musaraignes. Ces réserves sont destinées à sa nichée et pour elle durant l'hiver, quand la nourriture est rare. La belette agit de même.

La pie grièche utilise des épines ou des branches qu'elle tord pour empaler les proies dans une faisanderie en plein air afin de les consommer plus tard. Cela lui permet aussi de dépecer plus aisément les grosses proies.

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